The Ryan Initiative

Il est joueur, Kenneth Brannagh. A force de sortir la carte du théâtre, de sa passion pour Shakespeare et autres travaux classieux, on avait à peine sourciller quand il avait pris les rênes du THOR de Marvel. Après tout, la réunion des univers aurait pu donner quelque chose, même si le résultat final semblait lui échapper un peu. Finalement, Kenneth continue de revenir à Hollywood (où il a aussi une solide carrière) et s’empare d’une autre franchise, rebootée ici, celle de Jack Ryan. Non pas que ce héros de littérature ait connu de grandes heures sur nos écrans de cinéma, mais les romans de Tom Clancy ont souvent été adaptés au fil des ans. Pour cette nouvelle incarnation, version 2014 donc, Jack Ryan se fond dans la modernité : mix de Jason Bourne et ersatz des films à l’ancienne, ce JACK RYAN nouveau semble un peu perdu. Et Kenneth semble s’en amuser plus qu’autre chose, à notre détriment.

Soyons lucides, ne nous l’attendions pas réellement, Jack. Et puis les premiers signes du marketing laissaient songeur ; affiche et trailer somme toute sans surprises, casting mélangeant jeunes pousses (Chris Pine, qui a bien du mal à s’imposer en dehors des STAR TREK, Keira Knightley qui se cherche aussi un peu…) et revival (Brannagh en recherche d’image nouvelle ? Costner qui a retrouvé sa superbe et joue les guests de luxe ?) ; ce JACK RYAN nouveau se cherche vraisemblablement un équilibre et une formule propre. Et la première moitié du film ravit ; subtil mélange de peur à l’ancienne avec des moscovites hargneux, syndrôme post-11 Septembre pour exciter un peu, love story et espionnage, les ingrédients sont là pour mieux tout exploser ensuite.

Et puis le drame. De cet ensemble, Brannagh se prend les pieds dans le tapis (russe), et n’arrive pas à bien doser. Entre action à la Bourne, nerveuse, musclée, et incohérences scénaristiques. On aime la logique, et quand des trous se présentes dans l’histoire, forcément cela fait tâche. Et ça n’est pas mine de vouloir redresser la barre à certains endroits (une future séquence mythique en plein vol pour retrouver et arrêter un terroriste en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire…), le film s’empêtre et n’arrive pas à développer ses ambitions. Il reste un minimum de course poursuite dans New York (pour se rattacher aux origines du héros), là aussi réduite à quelques tours dans Manhattan sans réel réalisme.

On ne demandait pas grand chose de ce retour de JACK RYAN, et hormis quelques plans très classe avec Kevin Costner, on se demande bien ce qui a pu prendre Kenneth Brannagh. Sans doute l’idée d’incarner un méchant de haute volée, mais vu la fin du film il y a sans doute du second degré derrière tout cela tant l’ensemble des éléments mis en place semblent vain.

2 / 5
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