Après une Caméra d’or en 2007 pour Les Méduses, la réalisatrice israélienne Shira Geffen revient pour un second film un peu barré, sélectionné l’an dernier à La Semaine de la Critique. Elle nous parle de son pays à travers une histoire de vis perdue et la rencontre inattendue de deux femmes, l’une israélienne, l’autre palestinienne.
Mihal se réveille un matin après que son lit s’est cassé. Elle s’est cognée la tête et perd mémoire. Elle achète un nouveau lit chez une sorte de Ikea, mais il lui manque une vis. Elle pars donc en quête de sa vie qu’elle ne comprends plus. C’est là qu’elle commence à péter un boulon ! De l’autre côté du checkpoint, il y a Nadine. Elle dérobe et égrène des vis et pense aussi à prendre des vies.
L’écriture du film est très poétique. On passe d’un univers à l’autre avec beaucoup de facilité et sans nécessairement de raison tangible. La réalisatrice réussit à créer deux univers homogènes et très différents. L’absurde au cœur du film mais les sujets abordés sont aussi très durs (le terrorisme, le refus de la maternité, la quête d’une vie différente). Il accumule des saynètes d’une drôlerie surprenante parfois. Finalement cela permet un certain équilibre et empêche le spectateur de sombrer dans la dépression en sortant. Le film se termine de façon fataliste, comme pour nous expliquer que malgré tout, on n’échappe pas au destin que l’on se construit.
Self Made fait référence à une entreprise de meubles à monter soi-même mais aussi à son identité, à monter soi-même aussi. A force de nous dire cela, on finit par s’ennuyer à finir soi-même le film dans sa tête. Il manque une étincelle et une fin plus aboutie au film.
Voici un OFNI qui mérite le coup d’oeil. Il a le mérite de raconter le conflit israélo-palestinien avec humour et rap en arabe !
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