The better angels

Exercice de style en puissance, THE BETTER ANGELS est à apprécier plus pour ses qualités narratives et esthétiques que pour sa finalité. Avec le parti pris de relater l’enfance d’un certain Abraham Lincoln au début du 19e siècle, AJ Edwards (monteur d’un certain Malick) offre un spectacle onirique et peu palpable. Un rêve éveillé, les pieds nus en pleine forêt de l’Indiana il y a deux siècles.

Et le Malick, on le voit à chaque plan (il est d’ailleurs producteur). Si l’entourage du réalisateur se sent pousser des ailes, THE BETTER ANGELS est un essai poétique qui parvient à démontrer de vraies qualités techniques. Un noir et blanc percutant, une lumière pourtant présente, des décors et costumes au plus réaliste… AJ Edwards a sans doute obtenu ce qu’il souhaitait, un vrai film sans concession où passent des comédiens en représentation quasi théâtrale (Jason Clarke, Diane Kruger, Brit Marling…).

C’est peut être la limite du film, plantant le décor pour un futur grand homme (dont le biopic inverse, sur ses derniers jours, a été magnifiquement signé par Spielberg avec LINCOLN) dont on n’entend très peu parler. On comprend ses origines, le bassin social et historique d’où il sortira pour devenir avocat puis politique. L’intérêt historique augmente à mesure que le rythme du film diminue. Si au final on salue la performance, c’est un étrange film, beau mais dénaturé, qui s’offre à nous. Quitte à nous décontenancer un peu.

2.5 / 5
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