Dans Somewhere, Sofia Coppola suivait le quotidien ennuyeux d’un acteur perdu dans un des palaces les plus prestigieux de Los Angeles. THE BLING RING descend seulement d’un rang pour aller observer une génération vivant par procuration au gré des défilés et des tabloïds. Un monde de paillettes et de people qui ne cache pas moins le vide existentiel et la quête désespérée d’adrénaline de ses héroïnes pour se sentir un peu plus vivantes dans les dernières fringues les plus tendances et les villas les plus prestigieuses. Si la chose ressemble pendant une heure à une gigantesque sortie shopping un rien atypique, Coppola fille s’en sort lorsqu’elle montre comment ses personnages intègrent le système qu’elles fantasment quand celui-ci leur tombe dessus.
C’est à peu près tout, d’autant que le film passe malheureusement après SPRING BREAKERS, dont les excès et la classe moyenne dépeinte rendait la chose plus attachante, plus grisante et bien plus pertinente. A l’inverse du film d’Harmony Korine, la tenue visuelle par moment très approximative de ce BLING RING confirme la sensation d’être devant l’illustration sage d’un fait divers un peu huppé et, comme toutes choses dans ce milieu de l’éphémère, appelé à être très vite oublié. Le film renforce cette impression dans le simple fait que les vrais peoples qu’admirent les héroïnes se sont prêtées au jeu en laissant l’équipe tourner dans leurs villas réelles.
Trop consentant pour dénoncer, trop sage et vain pour marquer les esprits, THE BLING RING ressemble au final parfaitement à ce qu’il dépeint, preuve s’il en est que Coppola a sûrement réussi son coup.
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