Jusqu’où peut conduire l’idéalisme ? C’est la question que pose The Report, certes pas aussi frontalement, mais en filigrane, à travers son personnage principal.
Celui-ci se nomme Daniel Jones (campé par l’impeccable Adam Driver) et il va consacrer cinq ans de sa vie, cinq ans de sa jeune carrière, à rédiger un énorme rapport sur les techniques de torture exercées par la CIA envers des personnes suspectées de terrorisme. Mais rédiger un rapport est une chose ; le rendre public et effectif en est une autre…
Jones travaille sous la direction de la sénatrice de Californie Dianne Feinstein (interprétée par Annette Bening) et dans ce match « Sénat contre CIA » la pression est omniprésente.
The Report est raconté au fil des années de la création du fameux rapport, en incluant quelques flash-backs sur l’époque « post-11 septembre 2001 » quand tout a basculé et que la CIA a mis en place ces nouvelles techniques d’interrogatoire. Evidemment le mot torture paraît tabou, mais le film n’hésite pas à mettre en scène certaines de ces techniques désormais rendues publiques, comme celle dite de la « noyade » qui a fait couler beaucoup d’encre.
L’autre aspect intéressant demeure dans les mentions politiques. En citant les vrais protagonistes au pouvoir durant ces années noires de la CIA (George W. Bush, Dick Cheney, ou encore Barack Obama à ses débuts, quand il s’engage contre la torture) The Report permet une bonne vision chronologique des événements.
Pour ne rien gâcher, l’ensemble de la distribution est d’une grande qualité, faisant du film de Scott Z. Burns une œuvre passionnante à regarder, aussi bien en ce qui concerne sa réalisation que son sujet. Un joli coup des studios Amazon.
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