The Secret

Pascal Laugier, tête de turc d’un cinéma exigeant et d’une intégrité absolue. Étrangement, la notion de director’s cut prend avec lui tous son sens. Passé un SAINT ANGE assez fade, mais pas pour autant inintéressant, Laugier s’était cassé les dents (aïe) sur son MARTYRS, snuff movie pour amateurs sado-masochistes en manque de sensations, qui avait quand même de grandes qualités plastiques. Son retour sur grand écran pouvait donc être craint ; qu’allait-il nous inventer d’autres?

Soyez rassurés, son SECRET (THE TALL MAN en VO, on passera l’exercice délicat de changement de titre..) n’est pas un nouveau choc qui vous fera ressortir les tripes. Mais plutôt un thriller psychologique qui, sur certains côtés, n’en sera pas moins calme. THE SECRET véhicule bien l’esprit de Laugier, un nouvel exercice au point de vue exacerbé, d’où pourrait naître polémiques et critiques. Pascal Laugier, un ancien enfant de Starfix, ne se laisse pas marcher sur les pieds, et fait ses films avec ses idées, celles d’imposer la vision d’un monde noir et nauséeux, où le spectateur ne se sentira pas forcément à l’aise. Fait pour triturer nos cerveaux, son SECRET peut s’avérer assez vain si on n’y prête pas attention. Il faut prendre à bras le corps le final du film, véritable question posée au public, pour mieux revenir sur le discours. Laugier ne s’est pas calmé, et nous laisse sur une étrange question qui, contrairement à MARTYRS, nous laisse curieux..

La vraie force de THE SECRET, c’est au-delà d’un discours très polémique auquel on accrochera ou non (pour le discuter, pour au moins voir le film..), une maîtrise assez complète de son sujet, et des prises de risques qui change du quotidien. Là-aussi, le réalisateur fait ce qu’il veut, et que cela plaise ou non, il faut faire avec. Jouant sur les twists, ceux attendus ou surprenants, Laugier manipule son monde, offre à Jessica Biel investie son meilleur rôle depuis longtemps, et parvient à livrer une copie plus accessible que son MARTYRS. Mais sans se calmer pour autant : Laugier, l’enfant terrible du ciné français?

3 / 5
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