Robert Zemeckis a l’une des filmographies les plus foisonnantes de ces dernières décennies. Aimant les défis, il a aussi bien tenté l’aventure de la 3D (animée), du mélange animée et réel, des histoires d’une vie, des aventures temporelles ou d’une île déserte avec un ballon de volley. Bref, le meilleur ami de Tom Hanks (avec Spielberg) n’a plus à rien prouver mais continue à cherche de nouveaux espaces de création. Le voir s’emparer d’une histoire de funambule entre les tours du World Trade Center, c’était une grande ambition… qui retombe rapidement.
Zemeckis semble avoir voulu habiller son récit vertigineux d’un brin d’histoire, inutilement alourdie dans des choix artistiques douteux. Confiant l’histoire de ce français à un américain pur souche (Joseph Gordon-Levitt) et le faire jouer en français, aussi bon soit son vocabulaire, semble jouer avec le principe de réalité au milieu d’un casting français, canadien et américain. Voulant forcer le réalisme, Zemeckis se prend les pieds dans le tapis et manque de tomber. On ne croit pas un instant au réalisme de l’histoire personnelle du héros, américain travesti en français racontant en voix off sa propre vie. Etranges choix pour un réalisateur souvent méticuleux.
Car au-delà de vouloir reconstituer une France toujours ancrée dans son image d’Epinal (romantisme, baguette et rues pavées), Zemeckis s’amuse beaucoup. Dans New-York il transforme la folle équipée de cette histoire pleinement illégale en hold up intégral, heist de haut vol qui se suit avec délectation jusqu’à l’arrivée au sommet. Aléas, incidents et prises de risque vous feront suer devant l’audace de ce jeune artiste décidé à tenter le coup du siècle. La demi-heure passée sur le fil, accentuée en 3D, se laissera voir non sans crainte. Dommage de ne pas avoir vu donner à son récit plus de force, ou de risque : THE WALK est une prouesse dissimulée derrière un récit très peu adroit.
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