Retour de Zemeckis à la dure réalité des films de fiction, FLIGHT est bien son dernier film en date après quelques essais animés où le cinéaste avait précédé tout le monde en expérimentation de la 3D sur grand écran. Mais voilà, ça devait lui manquer et il revient avec cette histoire en chair et en os autour d’un dramatique accident d’avion et ses conséquences.
FLIGHT ne se focalise pas sur un crash d’avion (qui occupe peu ou prou le premier tiers du film), mais sur la suite. De la personnalité du pilote, héros de ce monde post-crash, Zemeckis triture les rouages psychologiques d’une histoire traitant avant tout de la dépendance et du ressenti. Qu’un alcoolique notoire fasse des miracles mais soit quand même traité comme potentiellement responsable de l’accident, voilà la grande question. Une investigation toute procédurale poursuit le film, qui emmène Denzel Washington entre remords, doutes et culpabilité, entre éventuelle rédemption et retour sur lui-même.
Film peu ou pas manichéen, FLIGHT ne cherche pas le coupable, mais la limite entre une certaine vérité et le jugement final. En cela, Zemeckis ne rate pas son nouveau film live, véritable introspection intelligente, balancée entre scènes épiques traitées très humblement, manœuvrant autour des séquences principales en accélérant ou ralentissant son récit là où il le veut. Forcément, pour ce réalisateur, plus grand chose à apprendre. Il reste à raconter, et si au final FLIGHT n’a pas un récit à grande échelle, c’est avec un plaisir certain qu’on en découvre la simplicité et les vraies questions, autour d’une réalisation sans excès. Contrairement à son personnage et ses bouteilles…
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