Total Recall – Mémoires programmées

Concevoir la vague de remakes actuels à Hollywood doit relever d’un sadisme particulier. A savoir vouloir ressortir les vieux films mythologiques des grands studios pour mieux les ré-exploiter à la sauce actuelle. Au pire, cela donne un reboot de Spider-Man à peine dix ans après l’original, au mieux cela donne… On cherche toujours. Ce reboot incertain de Total Recall, film de 1990 de Paul Vervhoeven avec un grand Arnold Schwarzenegger, adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick, reste un film de science fiction créatif, original et qui offre de merveilleux moments de plaisir cinématographique. En bref, un classique qui n’avait pas encore besoin d’une relecture.

On peut cependant souhaiter voir une nouvelle lecture des écrits de Dick, pourquoi pas. Contre toute attente, c’est Len Wiseman qui s’y colle. L’auteur de la saga Underworld, starifiant déjà son actuelle femme, prend à bras le corps ce nouvel univers (après sa participation à la saga Die Hard, l’homme ne semble pas vouloir faire dans l’originalité des scripts), et nous livre un film à sa sauce. Visuellement travaillé, stimulé par un scénario sans fin (on court, on poursuit, on court, on poursuit…), et dont l’esthétique moderne et neutre tranche ouvertement avec le fantaisiste et sauvage Verhoeven, Wiseman rend sa copie sans trop de surprises. Thriller futuriste à mi-chemin entre un Cinquième Elément (remplacer Bruce Willis pas content par un Colin Farrell amnésique) et un faux Blade Runner sans le fond, cette revisitation de Total Recall ne fait sans doute pas trop déshonneur à l’idée du film (l’amnésie, …) mais ne devrait pas rassurer les nostalgiques sur la possibilité de renouvellement à Hollywood.

Loin d’être à jeter totalement, ce nouveau Total Recall s’éloigne trop de son prédécesseur (non sans quelques clins d’oeils) pour justifier une comparaison digne de ce nom. On préférera se refaire les aventures de l’ami Schwarzie dans son trip martien, bien plus coloré et étrange, plutôt qu’un film au suspens convenu et aux scènes d’action bien encadrées mais fortement répétitives. Sans prise de risque, voilà un remake inutile avant l’entrée en salles, qui sauve les meubles par quelques belles idées trop éclipsées par le reste.

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