Transformers : l’âge de l’extinction

Le paradoxe Michael Bay existe. Avec une filmographie aussi lourde qu’un porte avion, le réalisateur américain n’a jamais été connu pour sa finesse à l’écran. Explosions, bastons, cinématographie d’envergure et effets spéciaux à gogos, on en prend plein les yeux. Pour autant, on décèle quelque part un reste d’humanité, comme si le maître du blockbuster outrancier parvenait quelque part à nous interpeller.

Avec son « petit » film NO PAIN NO GAIN sorti voici moins d’un an, Bay démontrait qu’il pouvait mettre son talent (esthétique) au service d’autres choses que de gros robots, mais continuait dans la veine clipesque et colorée. Peine perdue, on le voyait revenir pour le 4e volet des TRANSFORMERS comme si de rien n’était. Sans nous réconforter dans son rôle de pure exécution pour le studio, Bay livre pourtant un TRANSFORMERS différent, sans doute moins percutant que les précédents mais d’où filtre une profonde amertume, comme s’il souhaitait changer la donne. Voir juste empiler les scènes pour mieux s’acquitter de son travail, sans trop s’en soucier.

Et au final, voilà donc un TRANSFORMERS très bancal. Dans la continuité des précédents mais totalement revus côté casting, cet AGE DE L’EXTINCTION est un gros spectacle sans queue ni tête, sans scénario ni réelle envie. Il reste une démonstration technique toujours aussi impressionnante, pour les bons moments, au milieu d’un fatras incompréhensible et limite grotesque. Michael Bay livre une copie brouillon, supposée relancer la franchise vers une nouvelle trilogie, en s’acquittant du minimum syndical. Pour le coup, même passionné de gros robots, on en voudra un peu plus la prochaine fois.

2 / 5