Watchmen

Il est bien difficile de respecter l’esprit de l’auteur et toute l’inspiration du dessinateur lorsqu’on adapte une bande dessinée. Surtout si on s’appelle Zack Snyder, qu’on sort de 300, et que malgré toute la bonne volonté du monde on s’attire les foudres du créateur du comics le plus salué de tous les temps. Voilà pour le postulat.

Et contre toute attente, Snyder se sort du piège Watchmen et livre un grand film (2h40) sans temps mort ni déchets, qui retranscrit l’oeuvre d’Alan Moore fidèlement. Une belle réussite sans perfection, car là où il y a adaptation, il y a critiques. Le gros souci de Watchmen, c’est que le livre de base n’est appréciable à 100% qu’avec une culture comics et popculture adéquate. En cela, le film de Snyder ne trahit pas la pensée du maître et revient largement sur la condition de superhéros, la société américaine et le sens de l’histoire avec brio, comme l’avait fait en son temps le comics. Le fan appréciera donc la minutie de détails et pourra s’extasier de cela, là où le cinéphile pourra tout au plus apprécier les visuels.

De plus, le comics était sorti et se déroulait dans les années 80′, déroulant ses thématiques dans une Guerre Froide rallongée, où les USA et l’URSS frôlaient la 3e Guerre Mondiale et où le pessimisme le plus absolu régnait (les super-héros étant par ailleurs bannis). Snyder décide de conserver cela, et l’impact est sans doute moindre. Mais on vote largement pour cette solution plutôt que de transposer le récit aujourd’hui. Le sens même de l’oeuvre d’Alan Moore étant qu’elle a largement anticipé la société d’aujourd’hui, étrangement. Et l’apport dans le film de musique des années 80′ peut s’avérer un peu kitsch, on s’en fout un peu au final..

Grand film donc, avec un sujet de base relativement complexe et déprimant, et des personnages aux limites de la légalité qui n’ont pas franchement réussis leur vie malgré leur talent. 300 et son grand combat est loin, mais Snyder conserve son gadget tout numérique, avec plus de moyens et de modernité. Watchmen roule des mécaniques à certains endroits, explore le mythe du super-héros, mais sort le grand jeu et une adaptation fidèle au livre au moins dans l’esprit.

Après The Dark Knight, la voie est ouverte définitivement pour voir arriver des histoires plus adultes et plus complexes. On aime!

4 / 5
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