YVES SAINT LAURENT, premier essai. Dans les mimétismes du cinéma français, il peut arriver une vague de projets portant sur le même sujet. Après le doublon LA GUERRE DES BOUTONS, au tour du célèbre créateur de se voir offrir deux biopics, à commencer par celui mené par un Jalil Lespert grandissant, et le jeune Pierre Niney en costume.
Connaisseur ou non de la carrière d’Yves Saint Laurent, on a tous en tête son nom, et son domaine de prédilection : la mode. Concentrant son sujet sur ces vingt premières années de carrière, et sur sa relation avec Pierre Bergé (homme d’affaires, mentor, ami et amant), Lespert évite ainsi les longueurs et livre un film synthétique, présentant un Yves Saint Laurent créateur, torturé et amoureux. Plus que lui, l’histoire tourne autour de son couple avec Pierre Bergé, offrant une dualité intéressante à l’oeil du spectateur qui assiste ici à l’évolution poignante d’une histoire d’amour. Et dans le cadre d’une époque trouble où, entre la sortie de la guerre d’Algérie et les années 70 fleurissantes, la mode allait s’imposer comme une nouvelle expression artistique.
Et si la mise en scène peut parfois verser dans l’excès (montage sur plusieurs couches, omniprésence d’une musique prenant le pas sur l’image…), c’est finalement assez cohérent avec l’univers présenté, et la folie créatrice du personnage principal. A travers les années 60 et 70, Yves Saint Laurent grandit, mais traverse une crise existentielle et personnelle importante face aux événements qui l’entoure à chaque étape de sa vie. Étrange parallèle pour celui qui aura grandi en Algérie avant de s’imposer en France.
Si le film parvient à convaincre, c’est aussi et surtout par la force de son casting, du charme mutin de Charlotte Le Bon aux deux acteurs principaux, d’un Pierre Niney incroyable à un Guillaume Galienne convaincant. Oui, de grands adjectifs mais la force du film s’en ressent, et confirme qu’on peut encore en France croire aux grandes histoires inspirées du réel.
3.5 / 5