La folie des comédies musicales a touchée voici une dizaine d’années les Monthy Pythons qui ont laissés adapter leur SACRE GRAAL ! sur scène en Angleterre. Et quand on connaît le délire des films, il était intéressant de découvrir ce que cela donnerait en version « musical ». Un vrai défi déjà découvert en 2006 pour nous de l’autre côté de la Manche, pour un spectacle de haute volée, où les paroles fusaient (quelquefois trop vite) et les numéros de chant partaient dans tous les sens avec des moyens spectaculaires. Une parfaite réussite en terme d’adaptation et d’énergie.
La version française du spectacle se récupérait Pef en 2010 pour proposer une vision locale de la quête du Graal façon Monthy Pythons. Un choix pas si extraordinaire quand on connaît l’influence et l’affiliation des humoristes anglais sur l’ancienne troupe des Robins des Bois (version Canal+). De retour à Bobino pour de nouvelles représentations après une grande pause, SPAMALOT est un spectacle de deux heures sans temps mort où les idées des Monthy Pythons passent dans le mixeur d’un Pef parfaitement à l’aise dans ce registre.
On l’avait deviné avec ses films (peut être pas le dernier…), Pierre-François Martin-Laval peut avoir beaucoup de sensibilité et d’intelligence dans sa mise en scène. En échangeant le sensible pour l’humour classique (assez direct, gras et enfantin comme on les aime) des Robins, mixé à l’absurdes des anglais, SPAMALOT recycle les moments les plus connus de leur SAINT GRAAL ! pour un vibrant hommage chantant. Une vraie bonne combinaison qui n’a pas peur d’aller chercher le spectateur, de s’amuser des conventions sans volonté de choquer. Une comédie musicale avec du caractère, et de vraies performances qui vous emmènera durant deux heures sur la route de la coupe sacrée avec une bande de chevaliers pas si talentueux.
Avec le respect de l’oeuvre culte d’Eric Idle (présent hier soir) et ses camarades, mais sans exclure sa propre écriture, Pef et sa bande de comédiens s’approprient l’histoire pour en livrer une vraie version française. On a donc ici une vraie adaptation au sens premier du terme, qui parlera au public français ainsi qu’aux fans de la première heure.