Avant-propos : pour réaliser ce test du téléphone Nokia N97, son logiciel interne a été préalablement mis à jour à la version 11.0.021. Certains bugs constatés auparavant avaient déjà été corrigés. Nul doute que d’autres mises à jour feront rapidement leur apparition, car il y a du travail…
En témoigne notre sondage sur le téléphone de l’année 2009, le Nokia N97 était très attendu. Et l’avoir dans les mains n’a fait que confirmer l’attrait pour le téléphone. D’apparence solide malgré une coque en plastique assez souple, le N97 vaut surtout le détour pour son clavier physique complet rétractable et son grand écran tactile. Le test de la découverte est réussi sans problème. Et les caractéristiques sont alléchantes.
Grosse capacité
Ce qui marque tout d’abord sur le papier, c’est la mémoire interne du téléphone : 32Go (extensible à 48Go avec une carte MicroSD), de quoi voir venir, même avec un capteur de 5 mégapixels. On passe d’ailleurs très vite sur les capacités photo/vidéo du N97 : elles sont parfaitement correctes en luminosité normale, et il ne faut pas s’attendre à des miracles dès que le sujet devient sombre. Mais de toute façon, ce n’est pas le domaine de prédilection du téléphone : avec une telle ergonomie, c’est la messagerie qui est privilégiée.
Tout pour écrire
Gros point fort du Nokia N97, le clavier physique rétractable. Un bonheur pour n’importe quelle utilisation de messagerie (SMS/MMS, email, surf), avec toutefois cette petite originalité à laquelle il faudra s’habituer : la touche espace, de taille assez réduite, est excentrée en bas à droite du clavier. Votre pouce droit sera donc extrêmement sollicité. A l’inverse, les raccourcis pour les caractères spéciaux sont bien pensés et nombreux, mais là encore un petit bémol est à souligner : on aurait aimé retrouver l’arrobase en accès direct, sans passer par la touche de raccourci.
Note personnelle : c’est dommage d’être gaucher
On le sait, les téléphones privilégient la majorité des droitiers. Le Nokia N97 fait un peu plus de favoritisme que les autres, car outre la touche espace clairement placée à droite, le système d’ouverture du clavier est également moins pratique si vous tenez le téléphone dans la main gauche. Le geste est moins intuitif. Amis gauchers, il faut le savoir, le N97 vous rendra un peu plus ambidextre. Sinon, il vous reste le stylet et le clavier tactile.
Fourni, complet, il y a sûrement ce que vous cherchez dans le N97.
Outre la connectique, le Nokia N97 fourmille d’options et de paramètres. Même ce petit gadget qui permet de diffuser la musique du téléphone sur une fréquence FM, bien pratique quand on a juste un autoradio et son téléphone en voiture, sans aucun câble (ni fonction Bluetooth ou port SD sur l’autoradio, évidemment). Le N97 se révèle le compagnon idéal pour combler toutes sortes d’envie : partager une photo, envoyer rapidement un MMS vidéo, échanger des fichiers, synchroniser des contacts ou son agenda… il est au point. Mais dans ce monde merveilleux qui semble si parfait (pour les droitiers), il fallait bien un défaut. On y arrive…
C’est lent! Et ça a (encore) buggué!
Les défauts s’appellent Symbian et Ovi. Alors la bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit de défauts logiciels, donc rien à voir avec la construction du téléphone, et l’on peut même espérer réellement des corrections dans un avenir proche. Mais en attendant, le Nokia N97 révèle de terribles frustrations à l’usage de ses menus (Symbian 5e édition) et de son « AppStore Nokia » (Ovi). Par exemple, l’idée de mettre Facebook à l’honneur en lui offrant une place de choix sur l’écran d’accueil du téléphone est évidemment bien pensée compte tenu du nombre d’utilisateurs du réseau social, mais l’application qui gère tout cela a été à l’origine de plusieurs plantages généraux du menu, quand elle voulait bien fonctionner (des erreurs de connexions ont été remarquées). Fort heureusement, l’appli météo est de son côté restée sans faille. D’une manière générale, le système Symbian semble avoir besoin d’une refonte, tout du moins d’un lifting. Avec le grand écran du N97, les icônes et menus apparaissent plus grossiers qu’avant. Certes il existe de nombreux thèmes à télécharger pour personnaliser son téléphone, mais si celui par défaut était déjà séduisant, cela aiderait grandement à naviguer dans le téléphone (même si les problèmes de rapidité ne seraient pas résolus pour autant).
Quant à Ovi, disons qu’il n’a pour le moment rien de comparable avec l’AppStore d’Apple, son concurrent visé. La recherche et l’installation d’applications est plus lente et moins intuitive, le contraire dès le lancement d’Ovi aurait franchement été étonnant, avouons-le.
Conclusion : Nokia N97, c’est K2000 sans Kitt.
Un véhicule surpuissant pour lequel l’ordinateur de bord serait un peu à la traîne, voilà l’impression laissée par le Nokia N97. Là encore, disons que c’est un moindre mal quand le matériel est bon mais pas le logiciel, car l’inverse aurait été plus grave. N’achetez pas de N97 si vous ne comptez pas le mettre à jour (ce conseil vaut pour n’importe quel téléphone désormais) car vous risqueriez d’être déçu. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si une mise à jour était déjà disponible peu de temps après le lancement du téléphone, preuve que Nokia va de l’avant et travaille à combler les lacunes de son produit pourtant irréprochable sur le plan physique (sauf pour les gauchers, je me répète). On voit désormais de très belles choses chez les systèmes voisins (Google Android, WebOS) et le Symbian de Nokia perd du terrain s’il ne se remet pas plus en question. Ce serait vraiment dommage de laisser un si bon téléphone dépourvu de logiciel efficace. Fort heureusement, le Nokia N97 a d’ores et déjà les qualités suffisantes pour être apprécié aussi bien au quotidien que dans des situations moins ordinaires, grâce à sa large palette de spécificités techniques et d’options.
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