On n’aborde pas forcément un album d’Arcade Fire comme un autre. D’abord parce que le groupe a fait ses preuves, ensuite parce que ses productions sont scrutées et attendues au-delà de la moyenne. Aussi, Everything Now, dévoilé — assez largement — avant sa sortie officielle, avait sonné la charge : le groupe canadien aborderait des aspects plus dansants (Everything Now) sans pour autant se dénaturer. Cool.
Même chose du côté de Signs of Life, morceau néo-disco qui avait quand même la tendance fâcheuse à la répétition. Pour terminer dans l’anticipation de l’album, nous avions aussi Creature Comfort et Electric Blue, sympathiques mais… pas du grand Arcade Fire.
La déception vient donc du constat, amer : les quatre morceaux évoqués jusqu’à présent constituent en réalité les meilleurs moment de l’album. Everything Now est tout juste moyen pour un groupe d’un tel calibre. Si l’on sent bien le potentiel de Good God Damn ou We Don’t Deserve Love, il n’est pas exploité à fond. Put Your Money On Me ronronne tranquillement. Quant à Peter Pan et Chemistry, ils se battent pour savoir lequel sera le plus mauvais morceaux des deux (voire du groupe).
Au milieu de tout cela, le diptyque Infinite Content noie son message sur la consommation moderne dans deux parties qui ne sont là que pour le côté créatif de leur construction, mais pas pour leur recherche musicale. Pire, vu comment l’album est construit, il peut s’appliquer la même critique sur le contenu en continu que l’on consomme sans trop réfléchir. La première piste est Everything_Now (Continued), la deuxième Everything Now, la dernière Everything Now (Continued) : un appel à se passer l’album en boucle et à se perdre dans un contenu « infini » sans intérêt. Coïncidence ou acte délibéré (d’auto-critique) d’Arcade Fire ? Le verdict est de toute façon sans appel : Everyhing Now est le moins bon album du groupe, et un premier faux pas dangereux.
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