Arcade Fire – Reflektor

Cher lecteur,

J’ai attendu. Avant de rédiger la chronique de Reflektor, j’ai replongé dans le passé. Relire ce que j’avais écrit sur Arcade Fire, période 2004-2005 pour Funeral, 2007 pour Neon Bible, 2010 pour The Suburbs. Comprendre les notes attribuées. Réécouter les albums.

Et donc je me suis rappelé, que je n’aimais pas le tapage précédent la sortie de chaque album depuis Neon Bible, que j’avais arrêté d’être un fanboy assez rapidement, que j’avais hésité à me rendre à l’écoute en avant-première de Reflektor. Maintenant je peux le dire : les conditions d’écoute n’étaient pas top. Un son pas très bien réglé et pas mal de saturation auront eu raison de certaines oreilles disponibles mais moins motivées.

Enfin j’ai mon verdict : Reflektor est bel et bien l’album atypique et réussi, très longtemps anticipé et finalement le moins surestimé des trois derniers. Certes, on pourra revenir sur sa construction en deux disques (le reflet, la symétrie…) et sur la longueur de certaines pistes, pas toujours justifiée. Mais le résultat est là : un album massif, fourni, varié mais cohérent, et d’une évidente qualité générale. Des influences de David Bowie à la production de James Murphy, des rythmes antillais de Flashbulb Eyes à l’électro pure de Porno, des envolées instrumentales (Here Comes The Night Time) aux textes assénés (« Hey, Orpheus! ») en passant par les refrains coups de poing (Normal Person), personne ne pourra dire qu’Arcade Fire ne fait pas le job.

Arcade Fire, une classe modèle qui travaille bien.

Arcade Fire, une classe modèle qui travaille bien.

Finalement, le vrai paradoxe de Reflektor c’est de contenir autant de chansons accessibles sur un album pas tellement immédiat. La faute à ses longueurs donc, comme des insistances que l’on ne comprendra pas toujours. Que dire aussi de sa fin, probablement symbolique pour le groupe mais plutôt inutile voire ratée aux oreilles du public. Mais le contenu, la recherche, le travail effectué pour produire cet album ne peut qu’être salué. Si Funeral demeure de plus en plus intouchable, loué soit Reflektor pour avoir tenté de l’approcher.

4.5 / 5
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