C’est agaçant. A force d’avoir déjà lu des tonnes de choses sur Concrete Knives, on avait l’impression de tout connaître avant même la sortie de leur premier album. Un groupe caennais qui signe sur Bella Union lors d’un festival à Montreal, rien qui n’avait de quoi retenir notre attention « plus que les autres ».
Sauf que… c’est bel et bien un magnifique morceau de fraîcheur musicale que l’on nous sert sur un plateau avec Be Your Own King. De la pop, de la vraie, avec tout l’humilité des débuts et pourtant tellement de quoi être fier de ce qui s’en dégage. 10 petites pistes défilant sans le moindre accroc autour d’une alchimie assez intrigante entre voix et sonorités aiguës, entre rythme et douceur. Pire, ce sont bien des tubes imparables qui se cachent (à peine) dans des morceaux comme Brand New Start ou Roller Boogie (pourtant instrumental, si l’on excepte quelques cris). Oui, ce sont bien des titres terriblement séduisants que l’on écoute sans relâche sur cet album, de l’entêtant « I know where the devil is » sur Wallpaper ou des « You gonna hate us » (et les « naaanaaa nananana ») sur Greyhound Racing. De sublimes virages plus rock que l’on retrouve aussi sur Happy Mondays ou Wild Gunman, sans parler de l’envoutant Africanize qui évitent tous les pièges d’un morceau qui s’endormirait sur une seule mélodie.
Oui c’est vrai, la fraîcheur juvénile de Be Your Own King rappelle un peu celle des Vampire Weekend au début (quand c’était bien), mais les géniales fulgurances qui ponctuent le disque le font surtout côtoyer Arcade Fire. Sans doute que la voix audacieuse de Morgane Colas n’y est pas étrangère…
Oubliez tout ce que vous avez déjà lu sur Concrete Knives. Oui c’est bien. Mais sûrement encore plus que ce que vous imaginez.
(l’album se hisse dans notre top de 2012)
4.5 / 5