Courtney Barnett, notre sainte patronne du rock, se produisait de nouveau à Paris mercredi 7 novembre. Après son concert magistral au Bataclan en juin dernier (d’après ce que l’on a pu lire ici ou là), l’australienne était de retour dans la capitale pour un concert au Casino de Paris. Une chance pour tous les mélomanes en mal de bon rock grunge mais cadré. Il était hors de question de louper cette deuxième date qui s’inscrit dans le cadre de la tournée de promotion de son dernier album Tell Me How You Really Feel. Imperturbable, elle se donne corps et âme alors que la salle du Casino n’est pas franchement disposée de façon rock. Au moins la moitié du public est assise ou agrippée aux balcons. J’ai pour ma part zappé la première partie de Laura Jean, une amie australienne de Courtney. L’idée d’un seul en scène un peu mou et mielleux avant la déferlante rock que j’attendais impatiemment me rebutait.
Tell Me How You Really Feel
Je m’engouffre dans la salle alors que Courtney Barnett entonne les premières notes de « Hopefulessness » extrait de son dernier opus. Un morceau que je trouve parfaitement approprié pour l’ouverture. Cette chanson est calme, sobre et délicieusement sombre. La mise en scène, identique à celle proposée au Bataclan, est tout aussi sobre. Quelques guirlandes lumineuses délimitent l’espace scénique et entourent les instruments. Un drappé rouge presque pourpre décore le fond de scène, et devant lui de gros spots lumineux de style vintage. La parité est respectée sur scène. Courtney Barnett est accompagnée de son bassiste à casquette, d’un batteur et d’une claviériste guitariste qui épaulera Courtney sur certains titres, donnant ainsi aux morceaux une couche électrique supplémentaire. Courtney maîtrise son manche et sa scène. A son talent de poétesse s’ajoute son talent indéniable de guitariste. Son jeu est fluide, précis, et naturel. On peut « diviser » le set en deux parties, avec une première moitié en majorité consacrée à son dernier album : « City Looks Pretty », « Nameless, Faceless », « I’m Not Your Mother, I’m Not Your Bitch »; et une seconde moitié avec des morceaux extraits de ses EP I’ve Got a Friend Called Emily Ferris (2012), How to Carve a Carrot into a Rose (2013) et de son premier album Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit. L’australienne nous cloue au plancher du Casino. Courtney nous innonde de son énergie stimulante et joue avec force et passion. Thanks Courtney, we feel good.
La setlist complète de ce concert à rallonge (plus de 1h30 tout de même) est disponible sur le site de Benzine mag.