Pas facile de parler de Grizzly Bear. Je me souviens encore avoir eu du mal pour poser mon ressenti sur Veckatimest. Un talent indéniable, d’évidentes fulgurances (Two Weeks, Foreground), mais un reste d’album pas facile à digérer. Et bien Shields, c’est un peu la même chose. Et j’oserais dire : en mieux.
Car vous l’aurez remarqué : on parle de Grizzly Bear avec une intensité jamais atteinte auparavant, tandis qu’il s’agit tout de même de leur quatrième album. Ce n’est pas un hasard ; si la qualité a toujours été présente, le groupe de Brooklyn semble de plus en plus touché par la grâce à chaque sortie de disque. Les compositions sont variées, le rythme (enfin) omniprésent, et cette fameuse guitare qui s’emballe — sorte de gimmick reconnaissable et qui permet d’identifier facilement le style du groupe — ne s’impose sur toutes les pistes. Au contraire, elle nous manquerait presque maintenant, et on la retrouvera avec plaisir sur Speaks In Round.
Mais l’essentiel avec ailleurs, comme sur le magnifique Yet Again qui met aussi bien en avant la voix de Daniel Rossen que la puissance des instruments sur son final. Et d’autres titres viennent se rajouter à cette beauté musicale que Grizzly Bear parvient à produire : Sleeping Ute, The Hunt, l’odysséen A Simple Answer, le très accessible et entraînant Gun-Shy, et Half Gate.
Cela nous en fait, des morceaux de choix. Petit bémol : le dernier titre Sun In Your Eyes n’a pas l’émotion d’un Foreground, mais on lui pardonne largement tant il est intense. Alors oui, vous avez lu un peu partout des éloges de Shields, ce sera pareil ici. Grizzly Bear est effectivement un des grands noms de l’année.
4 / 5