Mai Lan a une voix douce et enchanteresse. Mais ne vous fiez pas aux apparences : la belle a du caractère!
On a découvert Mai Lan grâce à son apparition remarquée sur la bande originale du film Sheitan, l’OVNI de Kim Chapiron (son frère au passage) et du collectif Kourtrajmé. Et déjà on n’avait pas d’autre choix que d’admettre que la belle et la bête peuvent n’être qu’une seule et même personne, douce et effrayante à la fois.
Si vous ne le connaissez pas, ce morceau est déconseillé aux âmes sensibles.
Mai Lan – Gentiment je t’immole
La couverture de l’album intrigue. Mai Lan, regard sévère et déterminé, est entourée d’objets en tous genres, soigneusement disposés. Des os, des pierres, des crabes, des pistolets à eau ou encore des cactus et des pastels gras. Aucun rapport entre tout cela, sinon peut être de représenter les pensées de la jeune femme. Un tout ordonné à partir d’éléments délirants, voire absurdes, en tout cas décalés.
L’album s’ouvre par Easy, une chanson au long de laquelle la voix de Mai Lan fait inévitablement penser à celle de Katie White la chanteuse des Ting Tings. Mais au delà des comparaisons, cette chanson d’ouverture permet à Mai Lan de poser l’ambiance de l’album et d’éloigner des pensées le malaise qu’avait pu créer Gentiment je t’immole.
Pour son album Mai Lan a délibérément choisi de développer un versant plus personnel et chatoyant de sa pop, tantôt teintée de mélancolie (Chrysanthèmes, Sanctuary), tantôt plus joyeuse et rythmée (Dai Dai, Hard Joy, Countrille, Dahut), mais toujours créative et arrangée avec soin.
On pourrait croire à un album juste sympa, mais c’est en fait une vraie réussite. Tout en se créant un univers personnel fort grâce à tout un attirail de sonorités surprenantes, Mai Lan n’en oublie pas le plaisir pur que l’on peut prendre à écouter une pop douce qui coule tranquillement tout au long de ces onze pistes, simplement assaisonnée de pincées folk, rock ou encore électro et bien entendu rap, ses premiers émois. En cette rentrée, Mai Lan est également apparue sur le titre La Danse Couchée sur l’excellent Roi sans Carrosse d’Oxmo Puccino, et ce n’est pas un hasard.
Les novices aimeront en profiter pour se relaxer sereinement, tandis que les connaisseurs se délecteront de la quantité de surprises disséminées par petites touches discrètes et élégantes tout au long de cet album intelligemment construit et efficace à souhait.