Parfois, il ne faut pas grand-chose pour vous faire croire à nouveau dans le rock’n roll brut, quand tous les groupes auxquels vous succombiez par le passé ont fini par doucement relâcher le niveau dernièrement (The Strokes, Black Rebel Motorcycle Club…). Ce « pas grand-chose », cette fraîcheur que l’on n’attendait pas, c’est Head In The Dirt, deuxième album du californien Hanni El Khatib, et il est tout simplement énorme. C’est vrai qu’on reniflait d’avance la bonne came, avec Dan Auerbach des Black Keys à la production. Mais le résultat est encore plus ébouriffant, encore plus époustouflant que ce que l’on pouvait attendre.
Pas de tergiversation donc, tout y est : un sens du refrain catchy, des arrangements soignés, une débauche de guitares bien puissantes, une rythmique implacable, une voix irréprochable, et des inspirations idéales. Qu’il s’agisse du petit côté White Stripes sur le phrasé du titre Head In The Dirt qui fait l’ouverture de l’album, ou des Black Keys — évidemment, a-t-on envie de dire — sur Family. Un morceau qui augurait déjà du meilleur et de tout le bien que l’on pensait, avec un clip déjanté et savoureux à souhait.
Hanni El Khatib balance des tubes sans interruption. Les titres s’enchaînent tous plus charismatiques les uns que les autres. Tout le corps est mis à contribution dans Head In The Dirt : le léger dub/ska sur Nobody Move ou Low fait dodeliner de la tête, tandis que Save Me fait taper des mains et Pay No Mind fait tambouriner des pieds. On ne compte plus les bonnes surprises du disque, y compris sur House on Fire qui vient clore l’album par une ultime envolée extraordinaire.
Head In The Dirt ne fait jamais dans la demi-mesure. Un album puissant et implacable ; c’est tout simplement l’un des grands disques rock de 2013, et ce n’est pas rien.
5 / 5