A trop vouloir en faire, on finit par ne plus rien accomplir. Et c’est bien l’écueil dans lequel est tombé Kasabian, partant dans toutes les directions pour son album 48:13, pour aboutir nulle part.
Pourtant l’ambition était belle : « Inventer le rock du futur », le groupe l’a répété plusieurs fois en interview (voir ici ou là). On connaissait déjà le penchant du groupe pour une certaine prétention fierté, mais on leur pardonnait facilement grâce à leurs disques d’une qualité rare et constante. Mais cela ne suffira pas à masquer le principal : il n’y a rien, absolument rien dans 48:13 qui puisse évoquer un quelconque futur, et pire encore, il n’y a rien de très remarquable sur l’ensemble de l’album.
Las ! Kasabian s’éparpille (disperse, ventile… vous connaissez la référence) dans un mélange des genres. Electro-disco-funk-dub-rock-folk-pop, tout y passe, et ce n’est pas du plus bel effet. Les quelques « moments » du disque sont trop rares (le refrain de Stevie, les ruptures sur Treat, Clouds) et balayés par des morceaux lancinants (Explodes) ou pour le moins sans surprise de la part de la formation britannique (Bumblebee, Bow).
Le comble est à la fin, comme une apothéose. Pour un « rock du futur », Kasabian fait l’affront de conclure son album avec une ballade folk des plus banales (S.P.S.) l’exact contraire d’une démarche un tant soit peu avant-gardiste. On se demande bien ce qui leur est passé par la tête, dans tous les cas ils signent avec 48:13 leur moins bon album (on ne pourra pas dire « leur plus mauvais » tant les précédents sont au-dessus) et questionnent quant à leur propre… futur.
2.5 / 5Il y a 20 autres articles à lire.