Quand vous prenez un aller simple pour Singapour depuis Paris, que vous êtes habitué à une vie culturelle riche et une scène musicale éclectique, que votre agenda concert est booké 1 an à l’avance, autant vous dire que le débarquement dans la cité état est un peu complexe…
Vous listez les salles de concert, la programmation à venir et découvrez qu’en plus d’une scène musicale internationale assez pauvre, pour avoir la chance d’aller écouter les rares artistes posant le micro sur l’île , il vous faudra débourser à minima 100$ (66 euros)… Glups…
Et là, entre 2 blogs, post Facebook et autres newsletter (qui arrivent comme par magie dans votre boite email), vous vous écriez « Le Laneway Festival à Singapour le 24 janvier ! Excellent ! » Mais au fait le Laneway Festival qu’est ce que c’est ?!
La Laneway, c’est l’histoire d’un groupe de potes dans un bar qui veut écouter de la musique live.
Le Laneway, c’est un festival né dans un petit bistro de Caledonian Lane à Melbourne en 2004. En gros un groupe de potes qui tient un bar décide d’y organiser des concerts ouverts aux jeunes talents du coin. En moins de temps qu’il n’en faut pour se servir une mousse, leurs « Summer Series » deviennent des RDV incontournables pour les mélomanes locaux et un festival voit le jour sans vraiment que les fondateurs s’y attendent. En 2005, la première édition du Laneway a lieu.
En un dizaine d’année, le festival a fait des petits envahissant peu à peu l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis et Singapour. Aujourd’hui se sont 8 villes qui accueillent le Laneway avec une programmation qui comprend un socle commun d’artistes de renommées internationales et des artistes nationaux.
Un site, des scènes, des sponsors créatifs.
Pour sa 5ème édition à Singapour, le Laneway a branché les amplis dans un lieu phare de la ville, au Meadow de Garden By the Bay.
2 scènes principales « Garden Stage » and « Bay Stage », avec vue en contre-plongée sur le célèbre Marina Bay Sands et le Supertree Grove, se partagent les têtes d’affiche en quinconce quand la « Cloud Stage » fait la part belle à l’électro.
Un site modeste qui permet de se balader sans se perdre et de passer d’une scène à l’autre sans courir !
Un site qui laisse aussi beaucoup d’espace aux stands des sponsors. Les plus étonnants sont celui du whisky Monkey Shoulder qui en plus qui de ses cocktails, vous propose de faire un jenga géant, un Twister avec des inconnus, un football sur un terrain miniature et un ping pong avec la tête !
Et le rhum Sailor Jerry qui pour 2 cocktails achetés propose à ces messieurs un petit relooking par leur équipe de barbier !
Quand à H&M, Dc Martens, Samsung… ceux-ci proposent essentiellement des goodies en échange d’une photo postée de leur stand sur les réseaux sociaux ; Autant dire que dès qu’il y a des cadeaux, il y a la queue !
Des découvertes et des coups de cœurs
Les artistes s’enchainent et ne se ressemblent pas. Des sets de 40 à 45 minutes où chaque groupe partage son univers avec un public des 4 coins du monde, à l’image de la population de Singapour.
Le duo australien Angus & Julia Stone a embarqué le public dans son univers poétique et a su nous faire fredonner du Grease.
Royal Blood, la grosse claque à coup de grosses basses. Le duo composé du chanteur/bassiste Mike Kerr et du batteur Ben Thatcher s’est formé à Worthing en Angleterre durant l’année 2013. Du garage rock qui vous fait « pogoter » et ça dans une cité aussi policé c’est pas tous les jours et ça fait du bien !
Future Islands, groupe de rock indé né sur les bancs de l’université d’art de Greenville en Caroline du Nord, dont l’énergie du chanteur nous a fait danser, sauter, crossfiter , transpirer quoi!
Enfin Jungle, groupe londonien formé par 2 potes/voisins d’enfance. Encore méconnu, leur style est décrit comme « funk mid-tempo du style des années 1970″. On se dandine, on swingue, bref on se voit habillé en fluo !
Affaires à suivre, à aller voir en live de toutes urgence.
Tu l’as jeté où ton gobelet ?
Un samedi durant lequel on en a pris plein les oreilles et on a swingué un peu de la pate (sans se le cacher un verre à la main) sous le soleil singapourien.
Le verre d’ailleurs, très surprenant de se retrouver dans un festival avec un verre en plastique ! Et l’éco-cup alors ?
Avec une dizaines de poubelle disséminées et plus que débordées, le site s’est retrouvé sous les déchets dès le milieu d’après-midi. Sans rire cela m’a rappelé le camping du Reading Festival en Angleterre, c’est pour dire !
Vraiment dommage et très surprenant pour cette ville qui n’a jamais vu ne serait-ce que l’ombre d’un papier trainé.
Pour conclure, un festival à taille humaine (environ 13 000 spectateurs, pour comparer Rock en Seine c’est plus de 120 000), sur un site enchanteur avec une programmation éclectique qui permet de belles découvertes.
Allez l’année prochaine, j’apporte mon éco-cup du Hellfest!
Crédits photo : Marie-Caroline Fourmont.
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