Trans Musicales 2015 : Le bilan

Comme tous les premiers week-end de décembre depuis 1979, se tenaient à Rennes les Trans Musicales. Nous étions au rendez-vous incontournable de la musique française et internationale, et après avoir pris le temps de nous remettre de nos émotions, nous vous avons sélectionné nos 5 coups de coeurs du festival.

1 : Totorro

Totorro est un nom familier des mélomanes amateurs de post et de math rock, friands de polyrythmie. Auteurs d’un premier album impeccable (bien que trop peu médiatisé), Home Alone, il n’est pas rare de les croiser en concert dans la région. Rien à voir, pourtant, avec ce qui s’est passé vendredi soir dans le Hall 3. La super-formation (se sont ajoutés au cours du concert le claviériste de Forever Pavot, une trompette venue de chez les Bumpkin Island et un second batteur emprunté pour le concert à Wank For Peace) a livré un live que l’on devine préparé et sur-préparé, ne laissant aucune place aux temps morts ni aux faiblesses : les 4 rennais ont été d’une efficacité incroyable.

2 : Imarhan

Le concert enivrant des Transmusicales. Le rock Touareg des algériens a littéralement hypnotisé le hall 8 vendredi soir, grâce à ses rythmes, tantôt blues, rock, allant parfois même vers le disco. Avec des percussions et des parties de guitares et de basses imparables, ils ont laissé entrevoir les débuts d’un futur grand groupe, qui n’était pas sans rappeler l’efficacité de Songhoy Blues l’an passé. La formation sortira son premier album en janvier prochain, on ne peut qu’avoir hâte.

3 : 3SomeSisters

Les choristes de Yael Naïm ont ensorcelé les trans, jeudi soir. Arborant ce soir là de coiffes égyptiennes, le groupe à l’esthétique affirmée ne se cantonne à aucun genre (dans tous les sens du terme, les hommes étant habillés en femmes), et grâce à ses voix, a oscillé entre moments d’une émotion rare et morceaux dances et souls plus festifs.

4 : Le Galaxie

Le Galaxie c’est disco, c’est parfois kitsch, mais c’est terriblement efficace. Habituée aux lives technos en clôture de soirée du Hall 9, je me suis surprise moi-même à exécuter des pas de danses endiablés en écoutant le groupe jouer pour les festivaliers. Les irlandais ne réinventent pas le genre mais remporte haut la main la médaille de l’efficacité. 

5 : Code, Superpoze et Dream Koala

N’étant, au début, réellement fan d’aucun des 3 artistes, je me suis dirigée dans le Hall 8 plus par acquis de conscience qu’avec une réelle envie de voir le concert. Pourtant, il faut avouer que la création, qui jouait pour la première fois ce jeudi 6 décembre, a su tirer ce qu’il y avait de mieux dans les 3 projets, appuyée par des cuivres et des cordes. Porté par la voix de Dream Koala, le live a par moment atteint de vrais moments de grâce.

Et comme dans chaque programmation, il y a bien sûr eu quelques déceptions : Monika, la nouvelle sensation grecque, n’a pas réussi à convaincre malgré son énergie.  Il y a également l’énigme France, qui a livré un live construit autour d’une seule et même note, et qui a divisé les festivaliers, ou encore Molecule 60°43° Nord, qui, malgré un set tout à fait honnête, n’a pas fait ressentir l’ambiance maritime qui est la composante principale de ses morceaux.

Mais à chaque festival  ses écueils, et les goûts ne sont que l’affaire de chacun. Ce fût, objectivement, une très belle édition. On ne peut que dire bravo à l’équipe du festival, pour l’organisation qui n’a cessé d’évoluer, proposant cette année des nouveautés comme des conférences liant technologie et musique, ou encore des concerts spécial familles. Pour  la sécurité impeccable et sereine, qui, tout en imposant des consignes plus strictes, a réussi à faire oublier que le festival était le premier événement musical majeur depuis les attentats du 13 novembre.  Merci pour les surprises, pour la possibilité de changer de continent et de faire des grands écarts musicaux en parcourant quelques mètres. Merci à la programmation, qui fût tout autant (si ce n’est plus) audacieuse que les années précédentes, et qui, même sans grande tête d’affiche a réussi à satisfaire un public nombreux.

(Crédit Photo : Alexis Janicot)

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