Et si le dernier album de Vampire Weekend était aussi le moins accessible ? C’est le paradoxe de ce Modern Vampires of the City, qui tambourine le grand retour très attendu des New-Yorkais (Unbelievers, en deuxième position et totalement dans l’esprit des débuts du groupe, le symbolise bien) tout en se gardant énormément de facettes en réserve. Complet, varié, parfois ébouriffant, il part dans tous les sens mais fait également preuve d’un contrôle sans faille (nous n’irons pas jusqu’à parler de cohérence comme cela a été écrit ailleurs). Signe qu’en trois albums les Vampire Weekend ont construit une solide image et acquis un statut loin d’être démérité.
Mais comme évoqué plus haut, la richesse du disque ne saute pas forcément aux oreilles dès le départ. Obvious Bicycle qui fait l’ouverture à beau sceller les retrouvailles avec le groupe, il ne laisse pas une trace indélébile. Tandis qu’à l’inverse plusieurs morceaux nécessitent une écoute répétée pour en saisir la profondeur : Step bien sûr, de nombreuses fois cité dans les critiques, Hannah Hunt et son joli final, ou des choses beaucoup plus subtiles comme le tic-tac d’une cloche à peine perceptible sur Don’t Lie.
Modern Vampires of the City c’est aussi l’assurance d’une pop qui touche sa cible (Diane Young, Everlasting Arms) et de la folie qui a toujours séduit chez Vampire Weekend pour déplacer les foules en concert (le duo enchaîné Finger Back et Worship You). Dans tout cela et étonnamment, le single Ya Hey fait pâle figure et ouvre d’ailleurs un dernier quart d’album (avec Hudson et Young Lion) bien en retrait du reste. Dommage de finir comme cela ce qui pourrait bien rafler le titre de disque de l’année 2013 dans plusieurs prix musicaux. Mais les Vampire Weekend sont capables de nous réserver bien d’autres surprises, et on se laissera encore surprendre pendant longtemps.
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