Comme il n’y a pas assez de (bonnes) sitcoms, on s’est laissé rattraper par l’une de celles qui durent (10 saisons, et ça tourne encore) et dont la réputation… était peu importante, et c’est un défaut. Bénéficiant sans doute de l’effet Charlie Day (apparu cet été dans PACIFIC RIM), il n’y avait plus de doutes : il fallait au moins tenter le coup. Et puis fatalement, on est devenu accroc. Accroc aux lots de bêtises, d’idioties, d’humanité crasse et de bières qui coexistent ici. Anti-sitcom par excellence, IT’S ALWAYS SUNNY IN PHILADELPHIA mérite le coup d’oeil. On vous explique pourquoi en dix raisons plus une.
1) C’est une histoire classique
Trois (gentils) crétins (égocentriques sur les bords) bossent dans leur propre bar à Philadelphia. Fantasme de trentenaires ? Presque, mais sur place (ou un périmètre proche) il leur arrive toutes les aventures possibles. Forcément, quand on pense tout savoir sur le monde, être plus méritant et humble alors que c’est tout l’inverse, ça part rapidement vrille. Fondamentalement, le trio (renforcé par un tonitruant Danny De Vito et une présence féminine obligatoirement chieuse) est un noeud à problèmes qui provoque la plupart des péripéties qui vont illustrer chaque épisode.
2) Mais pas tant
Sans chichis, la série joue de situations réalistes pour partir assez loin dans un délire égoïste et très second degré. Avec la confiance des saisons s’additionnant, notre petite troupe n’hésite plus à partir dans un décalage total, allant même jusqu’à tâter du flashback historique ou de la comédie musicale, tout en jouant du politiquement correct. Les voir habiller de costumes nazis, se moquant des pauvres ou volant des fauteuils pour handicapés, tout devient rapidement normal. Cela rappelle un vieux côté « rednecks » des villes, dans la lignée d’un MY NAME IS EARL sans la bonne conscience.
3) Philadelphie, le décor
Philly a beau être à moins de 200 kilomètres de Baltimore où se déroulait THE WIRE, les deux séries partagent le même background d’une cité aux quartiers étendus et particulièrement pauvres. Baignant dans ce réalisme du quotidien, entre drogue, magouille et alcoolisme pour toute survie, la série ne perd pas ses racines. Et loin des séries tape à l’oeil de New York (type HOW I MET YOUR MOTHER), elle ne s’essouffle pas malgré la répétition des situations.
4) Un regard sur l’Amérique
Loin des petits tracas du quotidien, ou des rues propres de Wisteria Lane, la série se moque gentiment (ou non) des travers de l’Amérique. Préjugés ordinaires, mode de vie et cultures à ras les paquerettes, le trio principal de IT’S ALWAYS SUNNY… ne se prive de rien et parvient à faire rire avec du fond. Chapeau.
5) Une vraie bande de potes
Vous le remarquerez rapidement au générique, les trois garçons à l’écran sont également producteurs, scénaristes et réalisateurs. Voilà une affaire de famille, qui ne serait pas sans rappeler les grands frères (côté Est) d’ENTOURAGE. Mais en vrai.
6) Charlie Day est fou
Vous l’aurez remarqué dans PACIFIC RIM, le voilà chez lui. Et Charlie Day, c’est une locomotive. Voix fatiguée, énergie à revendre, son personnage jongle entre folie passagère et fausses bonnes idées. Plus innocent que ses deux comparses (et du roublard De Vito), son seul but dans la vie est de séduire la serveuse du café local. Challenge accepted, sans le costume.
7) F*cking Danny De Vito
On l’aurait presque oublié au cinéma, mais voilà Danny De Vito de retour côté séries et sans complexes. Sorte de mentor de la série, il en incarne un côté étrange et potentiellement gênant, mais se donne corps et âme. Littéralement.
8) C’est diffusé sur FX
Chaîne du câble américain, FX a souvent tenté des choses folles sans avoir le même retour que ses grandes soeurs. Et pourtant, elle diffuse des séries mythiques : SONS OF ANARCHY, AMERICAN HORROR STORY, THE AMERICANS, LOUIE CK… et ça, c’est en ce moment. Avant, c’était THE SHIELD, RESCUE ME, NIP/TUCK… Elle fait donc aussi dans la sitcom qui fonctionne !
9) Déjà 10 saisons
On ne se pose pas beaucoup de questions sur les audiences, mais la série arrive déjà à sa 10e saison (qui débute en 2014), même si… la série déménage sur la petite soeur de FX, FXX. Ce qui en fait l’une des sitcoms actuelles les plus vieilles. De quoi cultiver des espoirs de les voir durer encore ? Chaque saison, entre 7 et 15 épisodes, sait se ménager pour garder de l’énergie.
10) Et côté France
Oui, on pourrait vous en parler des heures, vous raconter la multitude d’anecdotes qui constituent chaque épisode, mais le mieux c’est de les regarder. En 2009 est sorti un coffret des 2 premières saison, a priori encore disponible, et pour le reste la série est diffusée sur Canal+ sous le titre de PHILADELPHIA.
11) Enjoy
Bienvenue à Philly !