Ce charmant jeune homme, expert en traces de sang pour la police de Miami, c’est Dexter Morgan. Professionnel méticuleux et efficace dans son travail, Dexter a aussi son petit jardin secret : c’est un tueur en série totalement dépourvu d’émotions. Des pulsions meurtrières le saisissent depuis sa plus tendre enfance, mais son père adoptif Harry Morgan, lui aussi policier, a appris à Dexter à canaliser son instinct de tueur pour le diriger uniquement sur des personnes coupables : des assassins par exemple, qui sont remis en liberté ou qui ne sont même pas condamnés. Dexter serait-il ainsi une sorte de justicier sanglant ?
Toujours est-il que notre héros se débrouille plutôt bien pour mener sa double vie et s’intégrer à la population, en se créant des relations qui lui permettent de passer pour un bon policier, un type sympa. D’autant que parmi ses collègues il y a sa soeur Deb (ou plutôt demi-soeur, la fille biologique de Harry Morgan), donc il vaut mieux ne pas faire d’erreurs.
Tout va donc pour le mieux jusqu’au jour où un autre tueur en série se met à sévir dans Miami. Un vrai méchant qui lui s’attaque aux prostituées, avec une méthode originale : il vide entièrement les corps de leur sang avant de les découper en morceaux. Tandis que la police est à cran, Dexter y voit là un artiste, un nouvel ami. Sauf que le nouvel ami s’intéresse à Dexter et lui fait savoir à travers ses meurtres, comme pour réveiller un sombre passé… S’engage alors une course-poursuite entre deux tueurs en série, Dexter ne pouvant pas forcément jouer complètement son rôle de policier sous peine de voir sa véritable personnalité dévoilée. Au fil des épisodes (12 au total, d’environ 50 minutes chaque), on s’enfonce un peu plus dans le duel, jusqu’a un terrible dénouement.
Dexter est une très bonne série (librement adaptée d’un roman de Jeff Lindsay, Ce Cher Dexter) qui souffre de vilains défauts. D’abord, le côté impassible du héros qui n’éprouve aucun sentiment, montre vite ses faiblesses, le personnage de Dexter étant obligé de faire partager des émotions, au travers des expressions de son visage, de ses gestes (on le voit donner un coup de pied dans un enjoliveur, de rage) ou tout simplement de ses phrases car son personnage est aussi le narrateur de la série.
Ensuite, il y a le message, douteux : aurions-nous affaire à un serial killer gentil ? Est-il possible de concevoir ce genre de personnes ? En punissant des assassins par le meurtre sous couvert du « oeil pour oeil, dent pour dent« , Dexter passe aussi pour une série faisant l’apologie de la peine de mort et de la vengeance personnelle en-dehors de la loi. On peut l’apprécier comme divertissement, mais sa morale dérange, et soulève des questions d’éthique, car Dexter est présenté comme un héros. Dommage, car finalement le concept de la série est plus révélateur de la société américaine que la série elle-même.
Dexter saison 2 (qui devrait logiquement être tirée du roman Dexter Revient) débute le 30 septembre aux Etats-Unis, sur Showtime.
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