Avertissement : il est hautement préférable d’avoir vu la saison 5 en entier avant de lire ce qui suit, plusieurs éléments de l’intrigue étant dévoilés dans cet article.
Il y a vraisemblablement une prime aux séries audacieuses. Game of Thrones figurait déjà dans cette catégorie et conserve son rang, sans pour autant faire oublier quelques lacunes.
On avait tendance à résumer l’audace selon la capacité d’une série à tuer ses personnages principaux. Ce critère est devenu facile pour GoT, véritable pléiade de protagonistes charismatiques que le show a réussi à développer au fil des saisons. Ce faisant, le stock de candidats potentiels à la mort est l’un des plus élevés de notre époque, et il suffit d’en piocher quelques-uns à chaque saison pour marquer les esprits. Cette saison 5 ne fait pas exception (heureusement ?), et l’on peut même s’amuser à analyser quels personnages mineurs sont en train d’être développés pour deviner les prochains postulants à la peine capitale.
Là où Game of Thrones tire son épingle du jeu, c’est en fait surtout dans sa capacité à créer des scènes-choc sans forcément y dézinguer quelqu’un d’important. A ce titre, l’attaque de Durlieu par les marcheurs blancs reste l’un des passages mémorables de la saison, tout comme l’envolée de Daenerys sur son dragon Drogon (on ne considérera pas le récent mari de la reine de Mereen — sacrifié dans cette scène — comme un personnage principal). Et puis bien sûr, encore au-dessus du lot, il y a « la marche de la honte » du dernier épisode, à jamais gravée dans les mémoires comme une performance exceptionnelle tant au niveau du scénario (la méchante reine qui déambule nue sous les huées, crachats et autres violences de la foule) que de la réalisation (une actrice principale largement préservée depuis 5 saisons et qui se retrouve filmée entièrement nue devant des centaines de figurants et techniciens, on espère que le cachet était à la hauteur — update : c’était un body-double).
Là où Game of Thrones ne tire pas son épingle du jeu, c’est dans cette manie de faire comme les copines : nous faire subir des épisodes majoritairement lents et avec un minimum d’action, pour mieux nous gratifier de quelques shots d’adrénaline sur une petite partie (coucou The Walking Dead). Certes, ça fonctionne, et à la fin de cette saison 5 on retient le plus marquant. Mais avec le recul nécessaire à l’élaboration de cet article, il faut reconnaître que certaines semaines, l’ennui était vraiment au rendez-vous. Peut-être moins que la saison précédente, ce qui relève la note finale. Sans doute aussi parce que le(s) cliffangher(s) sont bien dosés, nous laissant sur notre faim « juste comme il faut ».
Série encore préservée par l’érosion, Game of Thrones donne rendez-vous en 2016 pour sa saison 6. Avec une attente toujours intacte, c’est bien ça le principal.
PS : de Games of Thrones saison 5 (et saison 6) on pourra discuter au fil des épisodes dans le forum.
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