Tout a commencé par une histoire de famille. Le mythe d’un père disparu, et le quotidien entre protection, trahison et règlements de compte. SONS OF ANARCHY, c’est la petite soeur de THE SHIELD. Changé le décor, remplacé les tourments des flics pas si vertueux par l’arrière pays et un gang de bikers avec leur philosophie de vie. Kurt Sutter a bien appris, et propose un show réaliste où la guerre des gangs ne fait pas rage que dans les banlieues, et où les liens humains se tissent dans le sang.
Et on aura vu défiler du casting, sur ces 7 années. Des anciennes figures de THE SHIELD justement, comme si cette filiation se devait d’être affichée. Jax et ses camarades ont la vie dure, entre commerce illégal (de toutes sortes) et volonté de conserver leur club, leur histoire. Durant 7 ans, nos esprits sont marqués par la violence au premier degré du show, rendant les personnages terriblement humains, dispensables selon les situations. On s’attache aux héros, on comprend presque leur façon de penser, de gérer leur « famille » (au sens large). Quelques figures auront disparues, d’autres sont arrivées…
Il était donc difficile de les quitter, et cette dernière saison en forme de requiem ne pouvait pas se terminer sans un ultime voyage. Celui du héros, Jax, devenu président du club, et ayant pris pour lui l’ensemble des responsabilités que cela implique. La saison 6 se terminait presque comme un vrai final, l’apogée de la série : aux termes de ses actions, de ses combines et malgré la volonté d’en sortir, Jax retrouvait sa femme, la mère d’un de ses fils, assassinée. Ultime étape pour une série où la cellule familiale est tout.
On retrouve donc un club meurtri en saison 7, et sa première partie est un vaste nettoyage. Un « body count » énumère dans chaque épisode la liste des opposants, proches ou dommages collatéraux se retrouvant sur le pavé. Rarement une série aura autant été aussi loin côté violence directe (peut être THE SHIELD, justement). Et Sutter connaissant l’échéance, le reste est une lente déconstruction de sa propre histoire. Les derniers instants d’une mythologie toute shakespearienne. Celle d’un fils et sa famille, d’actes et de responsabilités. La solution est souvent facile, rapide et radicale chez les Sons, mais engendre souvent des conséquences multiples.
Kurt Sutter offre une fin sans concession aux SONS OF ANARCHY, au terme d’une saison servant aux spectateurs fidèles une vraie conclusion. On a suivi ces personnages, on sait ce par quoi ils sont passés. On pense évidemment aux têtes disparues. Les dernières minutes, en forme de tragédie ultime, ferment une boucle engagée dès la première saison, perdue de vue pendant longtemps, mais sonnent comme une réponse logique aux trois dernières années du show, où Jax n’aura jamais vraiment su arrêter le cycle de violences engendrées par Clay et son propre père. Et quoi de mieux pour Sutter de lancer en forme de dernier instant un ultime clin d’oeil sombre à THE SHIELD ?
Final ride…
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