Guillermo Del Toro vit une grande histoire d’amour avec le cinéma (et la création en général). Ses films respirent d’hommages aux décennies précédentes, à l’instar d’un Tim Burton de la grande époque. Son dernier film, CRIMSON PEAK, vendu comme un film d’épouvante, n’est rien de moins qu’une romance gothique, tragique mais d’une grande beauté, qui émerveille sans réellement interpeller son spectateur.
Lorsqu’une jeune femme se marie avec passion à un étrange gentleman, elle emménage dans une vieille maison où vit également sa belle-soeur, au coeur de l’Angleterre. Paysage désertique, époque victorienne, carrosse et fantômes, Del Toro dessine un rêve de gosse. Celui d’une belle histoire, terrible mais passionnée, qui ne dévoile que petit à petit ses mystères. S’il parvient à éblouir (comme toujours) par sa facilité à créer de magnifiques images, on reste sans doute un peu à froid sur le spectacle.
Autour d’un superbe trio (où Jessica Chastain, impériale, épate à nouveau aux côtés de Tom Hiddleston et Mia Wasikowska), Guillermo Del Toro fait tourner sa caméra aveuglément, en oubliant quelquefois de construire son histoire. Il en reste un savoir faire inégalé qui sait sublimer chaque instant, créant la terreur ou le charme le temps d’une image. Des visions somptueuses au service d’une tragédie qui ne sait trop comment se raconter.
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