The OA – Saison 1 : un soupçon de mysticisme insuffisant

On termine à peine une série Netflix qu’une prochaine arrive. Et celle-ci débarque sans vraiment d’attente, mais truste les discussions de fin d’année. Fruit d’un duo de créateurs déjà passés par le cinéma, THE OA est une nouvelle série fantastique où une jeune femme aveugle ayant disparue pendant 7 ans refait surface… ayant retrouvé la vue sans explications. Aux commandes Brit Marling et Zal Batmanglij maîtrisent leur création de bout en bout, devant et derrière la caméra, suivant leurs films THE EAST ou SOUND OF MY VOICE.

Marling et Batmanglij semblent toujours fascinés par les communautés dissidentes, qu’il s’agisse de cultes religieux douteux ou d’écologistes extrémistes. Ici, ils suivent les pas d’une miraculée, une jeune femme ayant disparue mais revenue de son long calvaire avec de quoi questionner : aveugle, elle a retrouvé la vue. Enfant adoptée, elle s’isole face à sa famille mais partage la nuit son expérience avec 5 personnes de son quartier, quelques lycéens et une de leur professeur, pour leur ouvrir les portes d’un nouveau monde, celui qui existe après la mort.

Série fantastique où sont absents tous effets spéciaux démonstratifs, THE OA joue la carte d’une sobriété au centre de laquelle se place la narration en flashback qui va nous expliquer les différentes expériences que va subir l’héroïne durant son emprisonnement. Brit Marling se place comme toujours au centre d’une histoire en 8 chapitres d’une durée différente (de 30 minutes à 1h20), qui s’étire lentement sans vraiment créer d’adhésion. On navigue entre mystères, faux semblants et un brin de surnaturel pour installer une ambiance fantastique remplie de questions métaphysiques, sans vraiment impliquer le spectateur. Face à une idéologie mystique qu’on nous impose, à vous de suivre ou non les pas de l’héroïne (les personnages semblent assez facilement, si ce n’est étrangement convaincus).

Préférant disséminer ses idées tout du long, THE OA ne trouve de valeur que dans son dernier épisode, où tout explose. Ce dernier prend même le temps de bien résumer tous les épisodes précédents avant un dernier acte qui, lui, donne un minimum de frisson. Sur la saison, chaque personnage dispose de ses quelques minutes de présentation, mais l’ensemble est bien trop éclaté pour vraiment nous emmener à leurs côtés. Au final, on se demande s’il ne faudrait littéralement pas découvrir d’abord les 10 dernières minutes de la saison, puis tout recommencer, pour créer un minimum de suspense…

2.5 / 5