The Walking Dead – saison 7 : boring to death

Voilà, ça y est, nous y sommes. Le season finale de The Walking Dead saison 7 est arrivé, et c’était sans conteste l’épisode le plus attendu. Pourquoi ? Parce que TWD fait partie de ces séries qui ont décidé de baser leur construction sur une montée en puissance au fil des épisodes, pour faire traîner en longueur la narration afin de livrer un dénouement souvent explosif où tout s’accélère d’un seul coup. On le sait, on y est habitué, et depuis plusieurs saisons maintenant on pardonnait à la série car elle remplissait sa part du contrat lors des « mid-season finale » ou « season finale ». Sauf que là, patatras : rien.

Après nous avoir fait languir pendant 15 épisodes prétextes à de la « mise en place », de la « psychologie des personnages » (sic), parfois en se concentrant sur un ou deux protagonistes seulement pendant tout un épisode, The Walking Dead devait fournir un dénouement digne de toute cette attente. Il n’en sera rien, et malheureusement toute la clémence que nous avions pu montrer envers la série est désormais envolée.

Mon royaume pour une colline à Alexandria

TWD saison 7, c’est l’ère de la domination. Celle des Sauveurs du terrible Negan (le bon coup casting de la série) qui réduit à sa botte la communauté de notre cher Rick après un démarrage sanglant (deux morts emblématiques) qui avait tout pour annoncer une saison dantesque. Ce racket post-apocalyptique ne concerne pas seulement Alexandria (le lotissement de nos héros) mais aussi d’autres communautés voisines comme la Colline du trouillard Gregory, ou le Royaume du roi Ezekiel, également obligés de fournir denrées et matériel en échange d’une « protection ». Mais vu les cas sociaux présents dans le groupe des Sauveurs, c’est évidemment une relation tendue qui s’installe entre racketteurs et rackettés. Donc évidemment le fil rouge de la saison, c’est la colère qui gronde en silence, et la révolte qui s’organise. Lentement.

L’homme est un zombie pour l’homme (méditez-la bien, celle-là)

Et les zombies dans tout ça ? Et bien ils vivent leur vie (façon de parler) de manière pépouze, en ne faisant plus tellement peur à personne. Il faut dire qu’il y a presque plus d’humains que de morts-vivants dans cette saison, et sans doute The Walking Dead veut nous faire comprendre que l’apocalypse a eu lieu depuis longtemps maintenant, et donc que les humains restants savent désormais bien gérer la cohabitation avec les revenants. Admettons. L’ennemi de l’homme, c’est donc l’homme, et on veut bien avaler la pilule puisque Negan est un grand méchant à la hauteur du rôle.

Seulement, sur l’ensemble de la saison, Negan se fait assez rare. Là encore, cela ressemble à un choix délibéré des showrunners de ménager les tensions, en usant de la même technique avec Rick, que l’on suit pourtant depuis sept saisons (donc le raréfier maintenant n’a pas vraiment de sens). A l’inverse, avec toutes ces communautés, donc tous ces personnages, The Walking Dead se retrouve piégée dans une abondance de personnalités à détailler, tout en étant radine sur les « éliminations ». On en arrive à des épisodes totalement inintéressants ou l’on va se concentrer sur des détails au lieu d’être un peu plus généreux en action (ou généreux sur le budget effets spéciaux, c’est un autre point. Hashtags tigre et fonds vert grossiers).

Au final, The Walking Dead saison 7 oublie de satisfaire la soif de vengeance (ou de justice) que le spectateur exige puisqu’il a été entretenu pour cela pendant une dizaine d’épisodes. En outre, à force de refuser de se « délester » de personnages plus ou moins principaux, la série prend le risque d’amoindrir l’attachement des fans. On en a pour preuve à nouveau cet épisode final raté qui est trop dans la retenue et montre une vraie divergence d’intensité entre ce que les fans ont ressenti et ce que les scénaristes voulaient amplifier (référence au seul décès notable de l’épisode). Pire saison de la série, encore un peu plus éloignée de la bande dessinée, cette saison 7 ne parvient même pas à susciter l’attente de la suite. La trahison n’était donc pas seulement dans le scénario, mais aussi chez les spectateurs.

1.5 / 5