Vu au #FIPA2016 : Baron Noir, le 8 février sur Canal+

Qui dit festival de télévision dit visionnage de pilotes à gogo. En 6 jours on peut effectivement en découvrir des séries, venues du monde entier, et l’un des évènement du FIPA de Biarritz était cette année Baron Noir, la nouvelle Création Originale de notre petite chaîne cryptée. Avec en tête d’affiche Kad Merad contre Niels Arestrup, c’est un match politique en 10 épisodes qui nous est proposé.

Le constat est relativement simple : alors que les anglo-saxons n’ont aucune difficulté à revenir sur leurs actualités récentes via des séries de haut niveau, notamment sur leur monde politique (BOSS ou HOUSE OF CARDS par exemple), en France nous n’avons pas les mêmes réflexes. Alors certes, quelques séries abordent le domaine (DES HOMMES DE L’OMBRE…) mais aucune ne livre de regard direct sur notre univers politique. BARON NOIR s’y essaie, à travers un combat en coulisses entre un candidat à la présidence PS et son bras droit, un député-maire du Nord ambitieux mais jusqu’au cou dans les affaires douteuses. Toute ressemblance avec des faits réels ne seraient évidemment que fortuites, pourrait-on préciser d’emblée.

BARON NOIR creuse son sillon dans la société d’aujourd’hui, celle du FN qui monte en puissance, des magouilles politico-financières, des tracts dans la rue ou des petites histoires de partis. Ici pas de surenchère narrative, de surhommes ou de situations exceptionnelles. On assiste à l’évolution de ces 2 personnalités, et ça va très vite. Car finalement le postulat énoncé précédemment ne concerne que le premier épisode : la saison abordera donc une période plus longue, pour des épisodes très condensés qui ne lâche jamais le spectateur. Kad Merad est en parfait contre emploi, tantôt joueur politique pour séduire les foules (son côté clown parfait), tantôt grave. Il livre ici beaucoup plus de choses que dans les comédies où on le voit habituellement, face à un Arestrup décidément très à l’aise dans les rôles de leader.

Nouvelle création solide pour le groupe Canal+, BARON NOIR aborde un thème encore peu discuté sur le petit écran français, et qui commençait à être le monopole du cinéma (L’EXERCICE DE L’ETAT, QUAI D’ORSAY…). Avec un vrai réalisateur à la barre, qui a peut être tendance à apprécier les (très) gros plans, on se réjouit de découvrir un nouvel univers fort qui pourrait nous donner quelques surprises d’ici à la fin de saison.

4 / 5