Wayward Pines faisant partie de ces fictions possédant un important twist (ou « grosse révélation qui change toute la perception »), cet article ne pourra aller très loin dans la description de l’intrigue. Du coup bonne nouvelle : pas de spoiler à l’horizon.
Sur le papier, c’est un véritable rêve. Un combo ultime, une dream team des éléments d’un scenario fantastique. Pensez donc : en vrac, du décalage temporel, des créatures, de l’isolement, de la surveillance… Oui, Wayward Pines est l’adaptation d’une nouvelle et un croisement hybride assez ébouriffant qui emprunte à des noms aussi parlants que Twin Peaks, Lost, Le Village, Le Prisonnier… et sans rougir.

Disons-le : Wayward Pines accroche instantanément le spectateur. En 10 épisodes (pour résumer 3 tomes) tout va très vite, et ce sont presque les premiers qui sont les plus lents, car on ne connaît pas encore l’ampleur de la vérité. Une vérité que va découvrir Ethan Burke (Matt Dillon), un agent des services secrets chargé de retrouver deux de ses collègues. Son enquête va le mener à… Wayward Pines, un petit village de l’Idaho, qui va se révéler rempli de secrets…
Raaaah, c’est rageant de ne pas rentrer dans les détails. Mais disons que Wayward Pines (le village comme la série) une fois que l’on est dedans, il est difficile d’en sortir, sans connaître le fin mot de l’histoire. Et si la trame générale est parfaite, malheureusement l’histoire est plombée par trop d’approximation, de raccourcis… non, tout n’est pas aussi simple que le scenario veut nous le faire croire.

Derrière la caméra, on retrouve M. Night Shyamalan, décidément très actif en 2015. C’est sans surprise que l’on tombe sur le bonhomme dans ce registre fantastique, surtout après son film Le Village qui ne manque pas de points communs avec Wayward Pines. Il a réussi une double prouesse : réunir un casting consistant (Matt Dillon, Juliette Lewis, Terrence Howard, Carla Gugino, Melissa Leo…) et supprimer rapidement pas mal des meilleurs éléments de ce casting. Figurez-vous que cela se ressent, et ouvre une première brèche : sans une interprétation hors-paire pour attirer les regards et faire diversion, on commence à regarder les détails. Et ils ne mettent pas la réalisation à l’honneur.
Festival d’aberrations
Ceux qui ont déjà vu la série sauront que ce sous-titre est plus que pertinent, car des aberrations il y en a dans Wayward Pines. Par exemple, il y a une surveillance du village qui est un véritable fiasco. Même blindé de caméras et micros, il n’empêche absolument personne de papoter en secret et pire, alors que tous les angles morts sont connus (des villageois comme de la surveillance), personne n’a la simple idée d’y mettre de nouvelles caméras. Cela en devient même pathétique quand on apprend que tout le monde possède une puce implantée dans le corps pour être tracké en temps réel, et qu’en fait… chacun n’en a rien à carrer de sa puce. Quant à la télé, Internet, le téléphone (aaah le téléphone, tout un poème dans la série)… on semble avoir oublié à quoi cela peut servir.
Et c’est la multiplication de ces petits détails gênants qui va entâcher la saison. Si on pouvait adhérer assez facilement à l’histoire générale de Wayward Pines, on reste sans voix face aux raccourcis et simplifications mis en oeuvre pour nous la faire gober. Personne n’a de doute quand il faudrait en avoir, mais tout le monde se pose des questions lorsque c’est le bon moment. Crédibilité zéro, pour au final une série popcorn qui se laisse regarder quand on a bien débranché tous ses neurones. Ce qui rangera définitivement Wayward Pines au rayon des petites séries bâclées, qui avait pourtant tout pour devenir énorme.
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