[Interview] Octogon Podcast : Le MMA sans complexe

Voilà un peu plus d’un an que je suis l’actualité de l’UFC. Souhaitant en connaître davantage sur le sujet, j’ai fouiné un peu sur les réseaux sociaux à la conquête de nouveaux comptes susceptibles d’assouvir ma soif de connaissance. C’est là que je suis tombé sur Samir et Omar. Ils sont tous les deux aux manettes de Octogon Podcast. Chaque dimanche, ils livrent leurs avis sur les dernières news de l’UFC, reviennent sans langue de bois sur le dernier évènement. Ils leur arrivent également de réaliser des entretiens (le combattant Cheick Kongo, l’arbitre Yves Lavigne etc…) toujours sans complexe.

Le succès grandit de semaine en semaine et après 4 ans d’existence et 155 épisodes ils atteignent désormais facilement la barre symbolique des 10 000 « poditeurs » à chaque fois. Je les écoute depuis un petit moment déjà et j’ai profité de cette tribune chez Onlike pour leur proposer un entretien croisé.

Chacun, dans son style, a répondu à mes questions :

1° Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous nous présenter en quelques lignes votre rencontre et les débuts de « Octogon Podcast » ?

Samir : On s’est rencontré, avec Omar, sur le forum « LegalizeMMA » qu’Omar avait créé en 2003. On a sympathisé et puis un jour on s’est dit « Pourquoi ne pas faire un podcast sur l’UFC ? ». On parlait beaucoup MMA au téléphone, on refaisait les events, les matchups possibles, etc… Tout ce qu’on fait dans « Octogon » aujourd’hui en quelque sorte.

Omar : Samir a tout dit. Nous avons juste mis à la disposition des gens les heures que nous passions à discuter de MMA le dimanche soir.

2° Vos podcasts sont très écoutés (environ 10 000 poditeurs pour le dernier épisode) chaque semaine ce qui prouve que les gens s’intéressent de plus en plus au MMA. Comment expliquez-vous le paradoxe d’un tel engouement en France et le fait qu’il soit autant boycotté à ce point par les politiques ?

Samir : Ce ne serait pas la 1ère fois que les politiques sont déconnectés de ce que ressent le peuple non ? Le MMA est un gros gâteau en terme d’argent, mais aussi d’influence. Cela préoccupe pas mal de gens qui veulent prendre du pouvoir ou ne pas en perdre. Nous sommes loin de tout ça. Octogon est un podcast qui traite de l’UFC. Pour le reste….

Omar : Comme on dit chez moi : on peut amener l’âne au bord du marigot mais on ne peut pas le forcer à boire… Il est bien évident pour tout le monde que le MMA est un sport qui grandit à vue d’œil. L’audience du podcast n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Les gens qui refusent de voir cela maintenant sont les gens qui vont avoir des regrets dans l’avenir. C’est aussi simple que cela.

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3° Depuis le début de l’aventure, quelle fut votre plus belle rencontre ? (un combattant, un arbitre etc…)

Samir : J’ai bien aimé Cheick Kongo, Yves Lavigne et Mike Bisping. Le podcast m’a fait aussi rencontrer des gens sympas que ce soit dans « le monde réel » ou sur les réseaux sociaux.

Omar : Pour moi il s’agit clairement de Mme K. (elle se reconnaîtra). La grande classe tout simplement et je ne suis pas généreux en compliments !

4° Entre la mise en place du deal avec Reebok, la suspension de Jon Jones, les blessures à répétition des champions, le dopage, comment voyez-vous, à long terme, l’avenir de l’UFC ?

Samir : L’UFC a calqué son développement, depuis son deal avec FOX en 2011, sur ce que font les autres grosses ligues aux USA comme la NFL ou la NBA. On a vu que des plaintes pour pratiques anti-concurrentielles ont été intentées par des anciens combattants. Le code moral a permis l’adoption d’un sponsor vestimentaire unique (Reebok), mais l’exclusivité des contrats ont leurs avantages mais aussi leurs inconvénients. On en a parlé à plusieurs reprises dans le podcast. Attention à ne pas altérer le produit. « UFC » avec la multiplicité des cartes médiocres. La concurrence doit continuer. L’UFC a perdu de l’argent ces dernières années et ses dirigeants abordent un tournant dans l’expansion de leur franchise.

Omar : Il va falloir qu’ils se réinventent tout simplement. Le sport a évolué, les combattants ont évolué et donc l’UFC doit évolué pour continuer à progresser. Il ne faut pas se mentir, il y a beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas à l’UFC et donc l’organisation doit faire sa révolution. Je pense que c’est sur la bonne voie notamment avec les mesures qui ont été prises au sujet du dopage. Le problème de la rémunération des combattants va devoir être ajustée. Il s’agit, selon moi, d’un des points les plus importants pour assurer la pérennité de l’organisation. Ceci dit Lorenzo Fertitta est un homme intelligent avec un grand sens du business et donc je pense qu’il fera le nécessaire.

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5° Il n’est pas rare de voir quelques combattants français à l’UFC. Comment expliquez-vous que ces derniers soient si peu visibles dans l’octogon ?

Samir : Les combattants français ne sont pas légions à l’UFC. Les quelques-uns qui ont perduré se sont souvent expatriés (à l’exception de Cyrille Diabaté). Les conditions d’entraînement sont meilleures en termes de qualité (sparring, infrastructures, etc) aux Etats-Unis ou au Canada par exemple.

Omar : Il ne suffit pas juste d’être un bon combattant pour être visible. Il faut aussi comprendre les règles du marketing et savoir se vendre et je pense, qu’à ce niveau, les français sont encore très en retard. Bien entendu, il faut aussi que les performances soient à la hauteur. Les problèmes politiques en France font que les combattants sont, la plupart du temps, obligés de s’exiler et cela n’est pas évident. Il y a aussi un grand manque de cohésion en France et cela n’aide pas la crédibilité des combattants français. Tout ceci explique la rareté des combattants en France. Une fois que les acteurs du mma seront mieux organisés, les choses découleront d’elles-mêmes.

6° L’UFC a récemment annoncé la refonte de l’organisation de son Hall Of Fame. Selon-vous, quel combattant et/ou combat mettriez-vous au panthéon de l’UFC ?

Samir : BJ Penn et GSP en priorité.

Omar : A l’heure où j’écris ceci, BJ Penn a déjà été nommé. Un choix évident. Je pense que Don Frye, Frank Shamrock et Kevin Randleman doivent faire partie de la catégorie de pionniers.

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7° Pour celles et ceux qui souhaiteraient débuter l’UFC par quel combat les conseillerez-vous de commencer ?

Samir : La trilogie Randy Couture/Chuck Liddell ou GSP/BJ Penn 1 et 2 me plaisent bien.

Omar : Tous les combats de Royce Gracie lors des premiers UFC car ce sont eux qui ont lancé le sport.

8° Pratiquez-vous le MMA en club ?

Samir : oui depuis 2001 ainsi que le kickboxing depuis 2003.

Omar : Pas du tout.

9° Une version vidéo du Podcast sera-t-elle un jour prévue ?

Samir : Non car cela ne présente pas d’intérêt. Pour des raisons évidentes de droit d’image de l’UFC et parce que la version audio me prend déjà assez de temps. Faire une vidéo juste pour voir nos têtes pendant que nous débattons avec Omar n’est pas utile.

Omar : Cela n’apportera rien au truc. J’enregistre le podcast allongé sur mon lit en jouant sur mon téléphone. Je ne pense pas que cela passionne quiconque.

10° Un petit mot sur le match qui a opposé Floyd Mayweather à Manny Pacquiao ?

Samir : Mayweather a donné une leçon à son adversaire et a fait ce qu’il devait faire. Ceux qui critiquent « Money » s’attendaient à quoi. Je me suis régalé à le voir esquiver Pacquiao.

Omar : Aucune surprise dans ce combat.

11° Vous avez coutume de laisser le mot de la fin à vos invités, à votre tour de terminer cet entretien comme bon vous semble !

Samir : Merci pour ton interview et bon vent à toi dans la suite de tes activités.

Omar : Salut à toi l’ami.

Retrouvez toute l’actualité de Octogon Podcast sur leur site (dernier podcast ici), leur page Facebook et Twitter ici et ici.

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