A moins d’avoir vécu dans une caverne ces derniers temps, il était impossible de passer à côté des jeux olympiques qui se déroulaient cette année à Rio. Au programme, de nombreuses disciplines, mais comme vous pouvez vous en douter je me suis penché sur la catégorie « boxe ».
Cette année fut une excellente cuvée pour l’équipe de France avec des combattants comme Tony Yoka, Estelle Mossely, Souleymane Cissokho, Sarah Ouhramoune etc… Moisson de médailles avec la première médaille d’or féminine avec Estelle Mossely, celle de Tony Yoka, le bronze pour Souleymane Cissokho, l’argent pour Sofiane Oumiha, mais également la médaille d’argent de Sarah Ourahmoune.
Mon véritable coup de coeur de ces JO fut Sarah Ourahmoune.
Elle débute la boxe à 14 ans. Elle passe par hasard devant le club d’Aubervilliers. Elle est rapidement prise en charge par Saïd Bennajem, ancien sélectionneur olympique. A l’époque, elle est vite freinée dans sa course. D’une part par sa famille qui refuse qu’elle s’initie au noble art puis par la société elle-même qui juge que la boxe est un sport réservé aux hommes. Elle parviendra rapidement à prouver le contraire en enchaînant les victoires et en relevant les défis un à un.
Multiple championne de France, vice-championne d’Europe en 2011 (poids mouches) et championne du monde en 2008 (catégorie mi-mouches). Que ce soit sur le ring ou en dehors, elle mène une vie tambour battant. Entrepreneuse, maman, elle a même crée sa propre association (Dynamic Boxe) qui permet aux femmes de s’initier à la boxe. Elle monte également en parallèle le premier tournoi de boxe loisir : Boxer Inside Club
L’épisode londonien
En 2012, la boxe féminine intègre les jeux olympiques. Sélection restreinte puisqu’il y seulement 12 places pour 3 catégories. Malgré tous ses efforts, elle ne parviendra pas à se qualifier et échoue à la dernière marche… mais pour mieux rebondir…
RIO 2016
Elle parvient à se qualifier pour les JO le 24 mai 2016 en atteignant les demi-finales des championnats du monde féminins à Astana. Elle terminera troisième. Elle rentre ainsi dans l’Histoire puisqu’elle devient la première française à se qualifier pour Jeux Olympiques. Pour financer une partie de sa préparation, elle met en place un crowfunding en partenariat avec la marque Powerade.
Lors de son premier match, elle affronte la marocaine Zohra EZ ZAHRAOUI. Elle gagne le match assez facilement en remportant la victoire par décision unanime. Un huitième de finale à sa portée et une entrée en matière de toute beauté.
En quarts de finale, elle affronte la kazak Zhaina SHEKERBEKOVA. Avec la même férocité et la même envie de gagner, elle frappe juste et pique là où il faut pour marquer des points. Comme pour son premier combat, elle remporte ce dernier aux points à l’unanimité des juges.
En demi-finale, elle fait face à la colombienne Ingrit VALENCIA VICTORIA. Dure au mal, elle donne du fil à retordre à la française. Cette dernière ne se laisse pas faire et comme à son habitude, elle prend son temps, pose ses coups et parvient à destabiliser la colombienne. La compétition se durcit, mais elle parvient décroche sa place en finale en remportant, encore une fois, le combat aux points.
En finale, elle combat la britannique Nicola ADAMS, favorite du concours. Championne olympique en titre, l’affrontement serait forcément compliqué pour la française. Lors des deux reprises Sarah subit clairement le game plan de la britannique beaucoup plus vive et précise dans ses gestes.
Mais c’était sans compter sur la ténacité de la française. A force de volonté et de courage, elle parvient à arracher la troisième reprise. Tout se jouera dans la dernière. L’anglaise faiblit, mais parvient toujours à atteindre sa cible. De son côté Sarah reste bien sur ses appuis, mais ne réussit pas à convaincre les juges malgré une bonne reprise.
Nicola Adams remporte un second titre olympique par décision unanime.
Ce combat était le dernier de la carrière de Sarah Ourahmoune qui termine sur une magnifique médaille d’argent et sur un superbe combat.
Pour clore ce portrait, je citerai Muhammad Ali dans son livre L’âme du Papillon : « Je savais que lorsque je deviendrais un champion […] je serais le champion de mes rêves«
(c) Photos : L’Equipe / Ouest France / AFP / Carnet de Sportive / Reebok
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