Tournant en festival depuis un an, 99 HOMES sortira fin septembre aux USA. Film indépendant au casting solide (Andrew THE AMAZING SPIDER-MAN Garfield, Michael BOARDWALK EMPIRE Shannon, Laura DAVID LYNCH Dern), le film est pourtant voué à une sortie purement VOD en France, sous le label e-cinema. A raison ? Oui et non, tant le sujet reste purement américain mais parlera à tous. Où quand la crise immobilière américaine, qui jette de manière absurde des millions de gens dans la rue, s’illustre tragiquement à l’écran.
C’est l’histoire d’une famille jetée à la rue, d’un homme prêt à tout pour remonter la pente, quitte à travailler avec celui qui les a expulsé. Ironie de la vie ? Sans doute, mais logiquement économique aussi. 99 HOMES nous présente un monde finalement binaire, où les choix se font d’un côté ou de l’autre d’une certaine limite : la moralité, l’honneur ou appelez cela comme vous voulez. En travaillant pour celui qui représente un système corrompu, le héros (père de famille – Andrew Garfield bien plus présent que dans ses collants new-yorkais) voit sa situation s’améliorer, mais cela lui donne une position absurde, celle d’observer les autres familles tout perdre, et en être l’instrument.
Terrible, 99 HOMES fait le bilan de cette crise bancaire et immobilière si loin de nous, mais pas si anonyme. La force du film de Ramin Bahrani est de pouvoir identifier les victimes du système, et toute l’absurdité du mécanisme qui se referme sur eux, entre automaticité du système judiciaire, corruption et intérêt personnel des puissants. 99 HOMES n’évite toutefois pas un final un peu plus larmoyant, quitte à offrir une forme de happy ending pour montrer qu’il reste de l’espoir quelque part, mais sans doute en déservant son propos principal : l’homme reste un loup pour l’homme.
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