Les p’tits gars de Capture The Flag Films font partis des rares à apprécier le cinéma de genre (tous types confondus : horreur, action, humour…) dans nos vertes contrées, et à tenter de livrer quelques bobines de bonheur pelliculé sur grand écran. On comptera à leur actif le dyptique GOAL OF THE DEAD qui avait rempli le quota de zombies français en 2014, et pas trop loin (sous un autre nom) LA HORDE en 2009, ou la série LAZY COMPANY sur OCS. Jamais parfait, toujours très fun, Benjamin Rocher et ses camarades ont su exploiter le filon geek français avec efficacité.
C’est ici à un autre niveau qu’ils s’attaquent : un film de braquage, une équipe de flics sauvages, Jean Reno en tête accompagné d’un Alban Lenoir toujours présent (et de plus en plus à l’aise après UN FRANÇAIS). Bref, des idées qui demandent (un peu) plus de moyens, et qui ne peuvent se tourner en rase campagne. ANTIGANG, c’est un vieil air d’action made in 80′ où des têtes fêlées assermentées par l’état déglinguent des truands pas trop timides côté gros flingues. On pencherait pour un zeste de DIE HARD 3 agrémenté un soupçon de motivation francophone à la Fred Cavayé ; promesse tenue, le film délivre son quota de fusillades, bonne humeur et combats à mains nues (ça fait même un peu mal).
ANTIGANG porte la patte de son réalisateur, qui n’oublie jamais le second degré tout en faisant avancer son récit. Le plaisir est continu (malgré les rebondissements pas toujours très drôles, le film n’hésitant pas à surprendre le spectateur) et la formule fonctionne grâce au dynamisme d’Alban Lenoir et le groupe de seconds rôles qui lui colle au basque. Seul la dernière scène, étrangement retenue, freine l’ensemble pour un dénouement un peu trop sage. On n’est pas encore dans la réussite totale, mais ANTIGANG confirme tout le bien que l’on peut penser de la bande Rocher (le réalisateur et le producteur), en leur espérant de plus grandes ambitions pour la suite.
3.5 / 5