A l’instar de MICHAEL (2011), A MOI SEULE reprends les récentes histoires de séquestration pendant plusieurs années, où miraculeusement la fin était plutôt positive. Une histoire de cinéma, sans nul doute, reprise ici avec une certaine curiosité pour le duo victime et kidnappeur.
Dans A MOI SEULE, on n’assiste pas à l’enlèvement, ni à l’ensemble des années de séquestration, mais à un terrible jeu de va et vient entre le présent post-évasion, entre l’aide psychologique et le retour à une vie normale pas tellement connue jusqu’ici, et les instants partagés avec le kidnappeur. Le syndrome de Stockholm aidant, on voit ainsi la victime (Agathe Bonitzer, élégante et mystérieuse) lier une étrange relation avec son tortionnaire (formidable Reda Kateb). Une relation malsaine et curieuse, mais disséminée au long de plusieurs années, lentement et avec différents niveaux d’intensité. Loin de vouloir creuser le pourquoi ou le comment, Frédéric Videau explore la psyché de ses personnages, essentiellement celle de son héroïne, et son entourage.
A MOI SEULE est donc un thriller psychologique en dehors de l’action, lancé sur les conséquences d’un traumatisme sans retour. Si on entre dans les méandres de cette réflexion au fur et à mesure, les dernières minutes se perdent quelque peu dans une recherche de sens un peu inutile. Mais après tout, avec 8 années d’emprisonnement, le personnage principal s’enfonce dans une absence totale de repères et de contraintes.
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