Amour de Michael Haneke, deuxième Palme d’or du réalisateur après Le Ruban Blanc, triomphe dans de nombreuses cérémonies. Vendredi 22 février, il reçoit les très convoités César des meilleurs film, réalisateur, scénario original, actrice et acteur, un combo rare.
Mais mérite-t-il toutes ces récompenses et tous ces honneurs ?
Georges et Anne sont un couple de parisiens, anciens professeurs de musique à la retraite. Mais Anne fait un AVC (accident vasculaire cérébral) et se voit diminuée. Georges prend soin d’elle et lui promet qu’il ne la laissera jamais retourner à l’hôpital On assiste alors à la fin de vie d’Anne et au dévouement d’un homme pour sa femme.
Amour est un film parfaitement maîtrisé et formellement impécable, mais cela ne suffit pas pour en faire un grand film.
Le fond quant à lui va en déranger plus d’un et moi la première. Il décrit la fin de vie, un sujet qui peut rebuter. Mais on ne peut pas reprocher un sujet. C’est son traitement qui laisse à désirer ici.
Les trois personnages principaux d’Amour montrent les uns envers les autres un amour très bizarre, un amour que je ne souhaite à personne, un amour froid et glacial. Le personnage d’Isabelle Huppert est le plus vilain : elle campe la fille du couple et alors que sa propre mère est très affaiblie, elle prend à peine de ses nouvelles. Qui voudrait d’une fille pareille. Le personnage de Georges garde cachée la maladie de sa femme sans en parler à sa propre fille, alors qu’elle vit probablement ses dernières heures. Qui voudrait d’un père pareil. Le seul personnage un peu digne, c’est Anne. Mais elle finit par pousser tellement de cris atroces, qu’on en veut à Georges de [attention spoiler] ne pas la tuer plus tôt.
J’ai rarement desteté autant des personnages et détourné la tête de l’écran autant de fois et aussi longtemps. Probablement mon histoire personnelle ne m’aide pas à tenir le coup devant si peu d’amour, mais je ne conseille à personne de subir une telle expérience. Passez plutôt du temps avec vos parents et grands-parents avant qu’il ne soit trop tard. Si Michael Haneke nous délivre un message, je préfère retenir celui-là.
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