Un plan parfait

Avec son premier long, L’ARNACOEUR (Romain Duris et Vanessa Paradis, quand même) Pascal Chaumeil avait marqué son monde. Alors forcément, quand il revient pour une nouvelle comédie romantique, une nouvelle histoire à deux et un nouveau duo d’acteurs, on part sur de l’acquis. Et puis non.

UN PLAN PARFAIT rebat les cartes pour un nouveau tour de passe-passe : une future mariée décide d’épouser le premier crétin venu pour passer le cap de premières noces maudites, et mieux continuer sa vie avec son vrai amour. Pourquoi pas. Ladite ingénue est jouée par une Diane Kruger jolie en diable, face à une victime Dany Boonesque (puisque c’est lui) qui joue son rôle à plein. Seulement voilà, au-delà du postulat admis (on n’est pas difficile) on ne rentre pas, ou peu, dans l’histoire. La faute à un personnage principal trop décomposée ; Kruger incarne une future dame censée et responsable, qui vire à la schizophrénie totale et à une certaine forme de folie inexplorée. Tout au plus comprend t-on qu’elle aspire à plus d’aventures, mais ces revirements excessifs décrédibilise entièrement la raison d’être du personnage. Face à elle, Dany Boon se fait envoyer balader ou pas selon les situations, dans une aventure à deux où toutes les excuses sont bonnes pour aller en Afrique ou à Moscou.

La seule chose qui sauve ce PLAN PARFAIT est la technique d’une image sans défaut, sorte de cadre parfait pour une histoire tissée sans grand effort, à coups de retournements de situations attendus et de détails invraisemblables. On aurait compris à la limite les bouleversements de l’histoire si on ne voyait pas le personnage se payer à l’improviste des billets d’avion à 3000 euros ou porter des robes de soirées sans avoir emmener de bagages avec elle… Bref, trop de facilités dans une histoire abracadabrantesque qui ne passe pas par la magie du cinéma.

PS: est on seul à voir la seule enfant du film ne pas évoluer en dix années de récit?

1.5 / 5