Blackhat

Six ans que Michael Mann n’était pas revenu sur les écrans, depuis le mitigé PUBLIC ENEMIES en 2009. Avec BLACKHAT (retitré HACKER en France), le voilà changeant d’univers et de territoire pour se focaliser (et se renouveller ?) sur un sujet qui a trouvé des échos dans plusieurs actualités récentes. Un vrai polar moderne, sombre et pessimiste, sur le terrorisme informatique où l’anarchie régnante renforce une vraie paranoïa d’aujourd’hui.

Virtuose des images, et accro aux expérimentations, Mann ne se laisse pas reposer. Là où les précédentes aventures de Johnny Depp (en pleine Prohibition) avaient du mal à passer à la moulinette numérique, BLACKHAT renoue avec une caméra nerveuse et plurielle, imprimant une esthétique avant-gardiste qui peut parfois dérouter, nocturne et poisseuse dans la veine de son précédent COLLATERAL. Tout cela donne à l’ensemble un format presque documentaire, parfois un peu trop hasardeux, sur un fond d’enquête n’excusant pas l’action et le danger autour d’un fil rouge : la traque de pirates informatiques jouant avec des centrales nucléaires ou des cours boursiers.

C’est foisonnant d’idées, et en s’accrochant aux basques d’un Chris Hemsworth très en forme (à suivre en 2015…), il nous entraîne entre Etats-Unis et l’Asie pour une enquête aux rebondissements internationaux (comme son casting). Polar à coups de fusillades et de circuits imprimés, sans concessions, BLACKAHT sert les ambitions d’un Mann proposant un film protéiforme, accroché aux métamorphoses de la société actuelle, le faisant jouer sur plusieurs tableaux (thriller, action, romance…). En plongeant en plein dans les thématiques qui parcourent nos médias aujourd’hui, le réalisateur américain intègre sa caméra agile dans les méandres des nouvelles terreurs, vers un avenir inquiet plus si loin de nous.

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