Jacques Audiard. L’enfant terrible pas si gamin du cinéma français, dont on sait que chaque film est une œuvre achevée, loin du lot commun des sorties annuelles. Un artiste à part entière, qui sait filmer et raconter. DE ROUILLE ET D’OS, c’est bien cela. Une histoire pas si originale, moins percutante (et pourtant!) que son PROPHETE, mais un grand film quoiqu’il arrive.
Tout début dans un grand flou. Peu de son, des images pas définies. Tout continue sur un étrange ballet à deux. Lui est en perpétuelle fuite, son fils sur les bras, à la recherche de l’auto-destruction sans fuir ses responsabilités. Elle, handicapée par un accident, tente de trouver une raison de vivre. La rencontre est belle, l’aide réciproque mais pas si évidente. Pas lacrimal, ce nouvel Audiard arrive à convaincre surtout par son esthétique impeccable et son ton porté sur l’espoir. Évidemment, l’histoire ne fait pas sourire, mais de jolis moments ponctuent le film dans un réalisme implacable, quelques rires même. Humble, DE ROUILLE ET D’OS va chercher ce que son titre n’implique pas : une forme de nouvelle vie, de nouvelle genèse qui se concrétise dans ce lien ténu entre deux êtres.
On savait Jacques Audiard maître de son cinéma, on est sidéré de le voir aussi à l’aise quelque soit le sujet. Rien de plus normal pour celui qui enflamme la Croisette désormais, alors que trois années à peine se sont écoulées depuis son dernier. En grande forme donc, et avec beaucoup de recul, une très jolie histoire racontée de belle manière. Si c’est aussi simple, pourquoi cela n’arrive t-il pas plus souvent?
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