Faster

Il y a très peu de temps, on s’est demandé ce que devenait Billy Bob Thornton depuis son divorce d’avec Angelina Jolie (oui, ça fait longtemps). On ne s’était pas forcément demandé ce que devenait The Rock, qui essayait de se la jouer Schwarzenegger… Et bien les deux sont dans Faster, qui est sur les écrans cette semaine, sorte de revival du film de vengeance, à la sauce gros bras. Bronson peut dormir tranquille, ceci dit.

Sortie de prison, soleil sur plaine qui brille. The Rock, tout en muscles et tatouages, sans dialogues aucuns, sort des quatre murs qui l’ont gardés pendant un long moment (on croit deviner). Sitôt fait, il embarque dans une voiture classe (c’est la star), trouve un flingue et dégomme un petit comptable minable, droit dans les yeux. Bigre. On se croyait devant la série B du samedi matin, nous voilà dans un programme qui se veut un peu plus adulte. Soit. Faster est une croisade d’un ex-taulard pour dessouder ceux qui l’ont piégés (et envoyés en taule, donc), et tuer son ch’tit frère. Snif. The Rock est d’une plausibilité accrue dans le rôle de celui qui n’a pas froid aux yeux, et va chercher dans les petits coins une bande de pieds nickelés pas si gentils (un petit vieux pédophile, un comptable sournois, des blacks idiots…), improbabilité du film américain qui ne cherche pas à justifier, mais à jouer. Et ça bouge!

Faster est donc d’une fragilité très instable, assez médiocre sur le papier, propice à de belles envolées actioneer dans l’ensemble, et moyennement raté quand même. Ouf, l’honneur est sauf, on n’aura pas de révolution ici (merci pour nous). Faut de croire à une première demi heure largement passable, assez speed et enjouée (pif, paf, boum), on suit Dwayne Johnson nous jouer le préquel de Fast 5 pour mieux nous éclater. L’intrusion d’un Tueur (oui, il s’appelle « le Tueur ») au grand coeur marque le pas. Personnage irréaliste, mal découpé (égocentrique mais amoureux, perfectionniste mais colérique…), le voilà engagé par de mystérieux commanditaires pour dézinguer le Rock, qui a déjà fort mal négocié le côté poursuite de flics (Thornton donc). Une double course poursuite Tueur-Rock-Flic qui pourrait nous livrer une variante de Papier-Pierre-Ciseau, avec de la poudre. Et puis la deuxième partie du film s’effondre totalement, essayant de justifier, d’expliquer, de raconter… Flashbacks à l’appui, semi dialogues avec…. On aurait pas eu la plastique irréprochable de Carla Gugino, on aurait raccroché. Le final est, sans autre mot, navrant et à l’encontre de l’esprit du film (au début). Un non sens total, facile et puéril, marquant le film comme oubliable à souhait.

La vengance est un plat qui se mange froid, voir congelé, pour ce film vengeur dans l’esprit, assez cabotin sur le fond. Après un début rigolard, la bande plonge dans l’ordinaire sans plomb, mais quelques crissements de pneus pour faire peur. Pas assez pour nous marquer…

2 / 5
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