Californication est une série constante. Les personnages principaux ne meurent pas, les lieux changent rarement, et comme pivot, comme roc de cette solide inertie, on trouve le héros Hank Moody. Serial fuckeur, souvent déchet, l’imaginer en cure de désintoxication pour n’importe laquelle de ses addictions est impensable.
Alors on se doute que l’audience de Californication a du s’effriter. Lassé des boobs, bites et bitures, le public a pu trouver les facéties de Moody ennuyeuses à la longue. Pourtant, il reste à la série une qualité indéniable qui ne cesse de me scotcher à chaque saison : son exceptionnelle écriture. J’ignore si les scénaristes sont aussi les auteurs, mais si c’est le cas, ils compensent leur absence de talent dans le premier domaine pour exceller dans le second. Cette saison 4 ne fait pas exception. Les textes de chaque épisode sont une délectation. Après tout, Moody est écrivain. Il possède un sens de la répartie, une science de la métaphore, un style dans l’irrévérence. Mieux encore, on retrouve ces envolées textuelles dans la majeure partie des personnages de la série, ce qui procure aux dialogues un intérêt largement supérieur aux scènes de cul. C’est bien cela, Californication : une série à textes. Qui l’eût cru ?
Sinon, la saison 4 fait comme les précédentes au niveau de son histoire. Hank Moody a toujours des problèmes, et son histoire avec Mia (depuis la saison 1) risque de le conduire en prison car un procès pour viol sur mineure s’annonce. D’un autre côté, son roman (qui avait été volé et publié justement par la fameuse Mia) est pressenti pour être adapté au cinéma. Bref, c’est l’occasion de découvrir de nouveaux personnages secondaires de qualité : l’avocate de Moody (Carla Gugino, magnifique), l’actrice Sasha Bingham (Addison Timlin, canon), le nouveau copain de Marcy (l’excellent Stephen Tobolowsky croisé dans Heroes et Glee) ou encore celui de Karen (Michael Ealy, héros de Sleeper Cell et vu dans FlashForward). Mention spéciale pour l’agent immobilière lubrique rencontrée par Charlie Runkle en fin de saison.
Galerie de personnages déjantés, belles gueules et textes savoureux, c’est le cocktail de Californication saison 4. Une série sans grande retenue qui n’hésite pas à aller filmer dans les locaux de sa chaîne (Showtime) ou à faire des références bien senties (Hank Moody qui se regarde en costume : « Je ressemble à un agent du FBI », hommage au rôle de Fox Mulder qui a fait connaître David Duchovny dans X-Files). Un régal.
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