La Chasse, du danois Thomas Vinterberg, était en compétition au dernier Festival de Cannes, 14 ans après Festen, prix du Jury en 1998. Second point commun, La Chasse traite aussi de pédophilie mais la victime est ici un adulte, accusé à tort d’attouchement sexuel sur une jeune fille.
Divorcé, Lucas vit dans une petite communauté danoise où après la fermeture de l’école dans laquelle il enseignait, il travaille comme éducateur dans une maternelle, au contact de nombreux enfants. Mais une petite fille, celle de son meilleur ami, dit un jour un mot de trop, celui qui va faire se lever toute la communauté contre lui. On assiste alors à l’acharnement des villageois sur un seul homme, qui semble rongé par une culpabilité obscure.
Mads Mikkelsen, récompensé à Cannes pour sa prestation, incarne Lucas avec un flegme majeur du film est la dissection de la naissance du bouc émissaire dans un groupe : Vinterberg propose les détails de cet événement avec une fluidité agréable.
Malheureusement, le gros défaut du film réside dans l’aspect trop lisse du personnage principal, que l’on aurait parfois préféré plus imparfait. Notons enfin l’élégance de la mise en scène, Vinterberg a fait un sacré chemin depuis le premier film du Dogme et apporte ici un soin tout particulier à la lumière de ses décors. La Chasse répond à Festen avec beaucoup de maturité, mais sans sa spontanéité et sa fougue.
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