Le Grand Soir

Retour sur grand écran du terrible duo Delépine-Kervern. Trublions de la bande à Moustic (C+), plus vraiment catalogué dans ce registre, les voici aux commandes de leur sixième long métrage. Déjà. Et de divagations en imaginations, les voici désormais pleinement libres de leur folie. Une envie démesurée de raconter, d’aller à la limite de la société chercher des personnages presques caricaturaux (proches de la bande dessinée quelquefois..) mais toujours sincères, ce GRAND SOIR est un peu leur façon de s’exprimer pleinement, presque trop simplement, après une première série de films aussi riches que variés. Et si le cinoche français, c’était ici?

Dans LE GRAND SOIR, Poelvoorde et Dupontel campent deux frères diamétralement opposés que tout va réunir. Not, plus vieux punk à chien d’Europe, va entraîné son frère fraîchement licencié dans la spirale de la punk attitude, lui donnant le nom de Dead. We are not dead, exergue final d’une histoire sans fond comptant les déambulations de deux frangins paumés et libres. Une histoire presque inutile et pourtant révélatrice pour Kervern et Délépine, duo terrible qui, non comptant de se libérer d’un sujet fort comme MAMMUTH, peut ici promener sa caméra comme il veut. Ok, entre centre commercial et pataterie, il y avait plus glamour.

Et pourtant, si ce GRAND SOIR n’est pas l’élévation supérieur à LOUISE MICHEL et MAMMUTH, c’est un moment terriblement jouissif. D’abord pour un Poelvoorde rarement vu aussi bon depuis très longtemps, et un Dupontel pour une fois assez juste. Ensuite pour une mise en scène qui cherche les personnages, tour à tour trop près ou trop loin, mais rarement en dehors de son sujet. Avec LE GRAND SOIR, les deux réalisateurs se trouvent un nouveau ton, moins complet que MAMMUTH (bis repetita) mais très juste dans le ton et plutôt accrocheur sur l’ironie de l’époque (même si c’est facile de se moquer des iPhones). Punk un jour, punk toujours.

3.5 / 5
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