LEBANESE ROCKET SOCIETY est un objet artistique, le film s’accompagnant d’un dispositif élaboré par les réalisateurs eux-mêmes, allant d’une exposition à la création… d’une fausse fusée.
Durant les années 60, alors que la guerre froide bat son plein, un groupe de libanais, professeurs et étudiants d’université, se lancent un joli défi : faire décoller une fusée. Après plusieurs calculs et expérimentations, leur petit jeu va attirer l’oeil des politiques et militaires, recevant de ce fait une aide inattendue… et quelques soucis. Vrai documentaire pour histoire impressionnante, LEBANESE ROCKET SOCIETY est une anecdote historique plutôt corsée, qui démontre qu’un petit pays peut accomplir de grandes choses. Et que le rêve spatial n’est pas loin de tous. Si ce « club » libanais n’a pas réussi à atteindre l’espace, il s’est tout de même donné les moyens d’en rêver. Et c’est bien là l’attrait principal du film, qui nous raconte cette utopie, coincée dans un contexte géo-politique plutôt sensible.
Le film traite également de la démarche propre du couple de réalisateurs, souhaitant faire construire un monument en hommage à cette aventure presque spatiale, et entreprend la construction d’une fausse fusée. Mais là aussi, le contexte est sensible, surtout ces dernières années au Liban. De cette démarche créatrice, on perd l’intérêt du film, qui se transforme peu ou prou en documentaire sur les réalisateurs eux-mêmes et diminue l’intensité de l’histoire première. Peu importe, usant de divers artifices (dont une partie animée) et d’une vraie nostalgie, ce LEBANESE ROCKET SOCIETY met en lumière une petite page de l’histoire plutôt ironique mais salvatrice, celle qui vous donne l’ambition de réaliser vos rêves. Dans l’espace ou non.
3 / 5