Les Brasiers de la Colère

Casting haut de gamme pour drame étriqué, OUT OF THE FURNACE (titre original) nous colle l’atmosphère d’une Amérique profonde en pleine crise économique pour des vies où la chance semble absente. Une question d’ambiance, de fatalisme et de portraits de gueules cassées qui n’aurait sans doute pas besoin d’en faire autant pour nous convaincre.

Fatalement, quand vous avez avec Christian Bale au casting, et un Bale en version frangin maigrichon qui s’inquiète pour son petit frère bagarreur (dans des combats illégaux), le tout à côté des villes minières en plein milieu d’une Amérique perdue dans une crise existentielle et économique, LES BRASIERS DE LA COLERE laissera peu de place à la comédie. Avec une galerie impeccable de mâles dominateurs (Casey Affleck, Whitaker, Shepard, Harrelson, Dafoe…), l’histoire est une lutte incessante pour se sortir de situations dramatiques pour notre personnage principal, figure de l’intégrité et d’une certaine honnêteté intellectuelle. De quoi nous prendre aux tripes émotionellement si le film n’en rajoutait pas des couches ; le père malade, un passage en prison, une ex impossible à reconquérir… Dans un cadre parfait (lumières, décors, casting…), Scott Cooper signe un deuxième film après CRAZY HEART qui démontre de fortes qualités visuelles, quitte à trop en faire sur l’histoire.

Grand drame autour de destins liés, LES BRASIERS DE LA COLERE ne démérite pas en intensité, mais à trop en faire c’est l’excès. Et dans l’absence de suspense (la dernière partie du film est très prévisible), on ne fait que suivre le personnage central en comptant les points. Et à se demander si nous n’avons pas là un des films de fin d’année parfaitement calibré pour les prix à venir, les nouvelles prestations de tout ce petit monde restent exceptionnellement mais clairement trop encadrées par une envie de sortir de grandes émotions. Si le film échoue un peu là dessus (à cause d’un scénario un peu mécanique), on appréciera le travail d’ensemble.

2.5 / 5