Actualité chargée pour David Oelhoffen, qui revient derrière la caméra pour son 2e long métrage, LOIN DES HOMMES, alors que sort L’AFFAIRE SK1 dont il est co-scénariste la semaine précédente. Pour son film, Oelhoffen a semble t-il pris le temps de réunir les bons éléments, et ce parcours en plein désert de deux hommes aux prémices de la guerre d’Algérie est une franche réussite. Un vrai voyage pour le spectateur qui se laissera porter par une vraie rencontre de comédiens, Viggo Mortensen (également producteur) et Reda Kateb.
Adapté d’une nouvelle d’Albert Camus, LOIN DES HOMMES voit un instituteur occidental en poste dans les montagnes algériennes chargé de ramener un prisonnier arabe en ville. Autour des deux hommes, alors que l’Algérie se soulève face à la présence française, les montagnes et le désert. Un vrai 3e personnage qu’Oelhoffen filme avec beauté, offrant un cadre naturel autour de la marche en avant des deux personnages. Avec cette intention, LOIN DES HOMMES n’a plus besoin de grandes explications, et se laisse admirer.
Il est important pour le cinéma français de savoir regarder en arrière. LOIN DES HOMMES n’est pas forcément un film sur la guerre ou l’Algérie, mais un face à face d’où ressort un message bien plus simple (et fort). Comme une leçon à retenir, sobrement contée par une réalisation simple, des acteurs solides et une musique signée Nick Cave et Warren Ellis (habitués aux productions australiennes ou américaines, mais déjà un peu français avec QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS) qui sait aussi se tenir en retrait de ces paysages à couper le souffle. Quitte à s’y perdre.
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